Le mélange des genres : élucidation du concept d'identité par l'investigation grammaticale

L’objet de cette thèse est d’interroger certains présupposés informant certaines discussions métaphysiques, et en particulier certaines discussions s’articulant autour de la notion d’identité. On trouve parmi ces discussions des questions plus ou moins classiques comme « puis-je me baigner deux fois...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Motta, Sébastien
Other Authors: Nantes
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
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Online Access:http://www.theses.fr/2016NANT2023/document
Description
Summary:L’objet de cette thèse est d’interroger certains présupposés informant certaines discussions métaphysiques, et en particulier certaines discussions s’articulant autour de la notion d’identité. On trouve parmi ces discussions des questions plus ou moins classiques comme « puis-je me baigner deux fois dans le même fleuve ? » ou plus généralement « y a-t-il de l’identique dans le monde ? » ; « cette statue est-elle identique à la matière qui la compose ? » ou plus généralement « un objet est-il identique à la matière qui le constitue ? » ; « comment ce chat persiste-t-il à travers le temps ? » ou plus généralement « comment un objet persiste-t-il à travers le temps ? ». La notion d’identité est fréquemment utilisée aujourd’hui dans de telles discussions comme une notion exprimant une relation : la relation que toute chose ne peut manquer d’entretenir avec elle-même et qu’elle n’entretient qu’avec elle-même. Cette caractérisation est un premier présupposé remis en question au cours du premier chapitre. Cette critique nous amène toutefois à examiner successivement dans les chapitres suivants les notions philosophiques de catégorie (chapitre 2), d’existence (chapitre 3 et 4), d’être et de réalité (chapitre 5). De cet examen découlent plusieurs élucidations importantes, parmi lesquelles : les catégories ne sont pas des catégories d’objets, l’existence ou l’être ne sont pas des propriétés des objets, la réalité n’est ni un objet, ni un lieu. Ces élucidations sont unifiées par un diagnostic : les embarras métaphysiques se présentent quand nous passons subrepticement d’un concept formel (« objet », « être », « réalité », « chose », « identité ») à une lecture substantielle et pourtant inadéquate de ce même concept. === My aim in this work is to question some presuppositions found in several discussions of metaphysics, and in particular in discussions articulated with the vocabulary of identity. Among these topics are more or less classic philosophical questions like “Can I step in the same river twice?” or more generally “Is there identity in the world?”; “Is this statue identical with the matter that constitutes it?” or more generally “Is an object identical with the matter that constitutes it?”; “How does this cat persist in time?” or more generally “How does an object persist in and through time?” The notion of identity is frequently used today in such discussions and topics as a notion expressing a relation: the relation each thing has to itself and to itself only. This way of characterizing the notion of identity is a first presupposition that is criticised in the first chapter. This criticism leads us to examine successively the philosophical notions of a category (chapter 2) of existence (chapter 3 and 4), and of being and reality (chapter 5). We propose from this investigation several elucidations such as: that categories are not categories of objects, that existence or being are not properties of objects, that reality is neither a place nor an object. These elucidations are unified by a common diagnosis: the metaphysical predicaments or difficulties arise when formal concepts (“object”, “being”, “reality”, “thing”, “identity”) are given a substantial yet inadequate reading.