Summary: | Cette thèse examine les principaux déterminants des stratégies de subsistance des ménages ruraux. Elle cherche à comprendre comment ces stratégies impactent la déforestation à petite échelle et la conservation de la biodiversité suivant une approche paysagère. A partir d’une base de données unique obtenue grâce à une enquête en face-à-face auprès d’un échantillon représentatif de 1035 ménages dans le paysage transfrontalier de conservation du Trinational Dja-Odzala-Minkébé (Tridom-TCL)-Bassin du Congo, cette thèse vise à répondre à trois questions et s’organise en trois chapitres. Le premier chapitre analyse "comment les ménages autochtones et locaux formulent leurs préférences parmi les stratégies et moyens d’existence” à l’aide d’un model Probit autorégressif spatial. Le deuxième chapitre examine "comment et à quelle amplitude ces stratégies impactent la déforestation à petite échelle" à l’aide d’un modèle de décalage spatial. Compte tenu de la nature des interactions entre les ménages et de la faune, de leurs principales activités, le troisième chapitre examine "les préférences des ménages pour la conservation des éléphants de forêt” à l’aide des modèles à variable qualitatives limitées.Les actifs financiers (transfert d’argent et emprunts), la distance au marché, les dommages résultant des conflits homme-éléphant et l’ethnicité, plus précisément, l’autochtonie comptent parmi les facteurs déterminants des choix de stratégies de subsistance des ménages ruraux dans le Tridom-TCL. Nous montrons en outre que l’intensité de déforestation des ménages varie significativement en fonction de ces stratégies de subsistance. Par conséquent, les engagements en faveur de la réduction de la déforestation peuvent être favorisés par une bonne prise en compte des facteurs qui gouvernent les choix des modes de subsistance opérés par les ménages. Ils peuvent également être favorisés par la prise en compte les interactions entre ménages ainsi que leur localisation dans le paysage. En effet, nous trouvons qu’il existe des effets d’imitation, dans la décision de déforestation, entre les ménages d’un même voisinage, avec des effets spatiaux indirects susceptibles d’amplifier la déforestation à petite échelle.Les solutions transversales, aux trois questions abordées dans cette thèse, en faveur d’un paysage durable devraient viser l’optimisation des compromis entre les stratégies de subsistance des ménages, les forêts et/ou les habitats naturels de la faune. Les décideurs devraient, par exemple, procéder à l’intégration des corridors de mobilité de grands mammifères dont les éléphants de forêt, dans des zones à forte concentration de la faune et loin des espaces communautaires afin de réduire le risque de conflits hommes-faune. === This thesis investigates the key drivers of rural households’ choices of livelihoods, and how these choices impact forest clearing and biodiversity conservation under a landscape approach. Using a novel and unique database obtained from a face-to-face survey with a representative sample of 1035 households in the Dja-Odzala-Minkébé trinational transboundary conservation landscape (Tridom-TCL)- Congo basin , this PhD thesis address three main questions investigated in three chapters. Using a spatial probit model, the first chapter investigates “how do local and indigenous households formulate their preferences among livelihoods strategies?” Using a spatial lag model, the second chapter investigates “how and how much do these livelihoods strategies, given wildlife constrains such as human-wildlife conflicts, impact smallscale deforestation?” Using corner solution models, the third chapter investigates "how the nature of the interactions among households and wildlife, the households’ main activities as well as their land holdings impact their willingness to pay to prevent endangered forest elephant extinction?”Among other, we find that livelihoods strategies are determined by autochthonous status, financial assets (money transfer and access to loan), distance to market and larger crop losses resulting from human-wildlife conflicts. Further, we show that livelihoods strategies are important for deforestation. Therefore, the commitments to reducing small-scale deforestation may be favored by a good consideration of factors that drive households’ livelihoods strategies. We find out that spatial issues seem to be important. Proximity among households yields spatial shift effects and spatial spillover effects that are likely to amplify small-scale deforestation. We also argue that, cross-cutting solutions towards a sustainable landscape considering these three crucial issues involve optimizing trade-off between households’ livelihoods strategies, forest and the natural habitats of fauna. Therefore, the issues of community land security, of where natural habitat is needed and of how it should be managed are at the core of the problem. For example, decision-makers should proceed with the integration of large mammals mobility corridors far away from the community settlements in order to enhance zero-conflict-oriented elephant habitats; corridors should be consistently placed relatively to high elephant-concentration zones without crossing into zones with denser human populations.
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