Quel avenir pour les ménages maraîchers en République Démocratique du Congo ?

La crise généralisée qui persiste en République Démocratique du Congo depuis plus de deux décennies a de fortes répercussions sur la population congolaise. En effet, l’ampleur et la durée de la « multicrise » congolaise les pousse à privilégier des stratégies de survie, fondées sur des activités de...

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Bibliographic Details
Main Author: Dumbi Suka, Claudine
Other Authors: Lille 1
Language:fr
Published: 2016
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2016LIL12015
Description
Summary:La crise généralisée qui persiste en République Démocratique du Congo depuis plus de deux décennies a de fortes répercussions sur la population congolaise. En effet, l’ampleur et la durée de la « multicrise » congolaise les pousse à privilégier des stratégies de survie, fondées sur des activités de la débrouillardise. La débrouillardise est basée sur des activités informelles, parmi lesquelles le maraichage figure presqu’en première position. Mais les conditions dans lesquelles les maraîchers congolais, en l’occurrence ceux de Kinshasa et de Mbanza-Ngungu, exercent leurs activités, de même que les risques liés au foncier, à la commercialisation et à la production auxquels ils sont confrontés, suscitent des questionnements sur leurs moyens d’existence et leur avenir. Par ailleurs, ces maraîchers sont aussi victimes de menaces de la part des chefs coutumiers. Ainsi, ces derniers continuent leurs activités tout en étant conscients de leur exposition aux divers risques (expulsion, vol, etc.). Cette persistance des maraîchers dans l’exercice de leur activité, nonobstant tous les risques auxquels ils font face, prouve à bien des égards que celle-ci est importante et est une source de revenus pour plusieurs ménages enquêtés. L’insécurité foncière est un risque qui rend l’avenir du secteur maraîcher incertain en RDC. Face à cela, une tentative de l’évaluation de la résilience maraîchère a été réalisée dans ce travail de thèse afin de mieux cerner les stratégies de lutte contre les difficultés menées par les maraîchers, et la capacité à se projeter dans l’avenir (l’agencéité). Ainsi, seul le maraîcher qui ne subit pas de menaces foncières dans son site de production et dont les moyens d’existence sont bien assurés grâce au revenu généré par l’activité maraîchère peut être considéré comme maraîcher résilient. === The widespread (or ongoing) crisis which persists in the Democratic Republic of the Congo for more than two decades has strong repercussions on the Congolese population. Indeed, the scale and duration of the Congolese « multi-crisis » drives the people to prioritize survival strategies, founded on creative resourcefulness. These coping strategies are based on informal activities, among which market gardening comes almost in first place. But the conditions in which the Congolese market gardeners, in this case those in Kinshasa and in Mbanza-Ngungu, carry out their activities, as well as the risks they face in relation to land ownership issues, to marketing and to production, raise questions about their means of existence and their future. Moreover, these market gardeners are also victims of threats from traditional village chiefs. Thus, they continue their activities whilst being conscious that they are exposed to diverse risks (expulsion, robbery, etc.). That the market gardeners continue this activity, in spite of all the risks they face, proves in many ways that this practice is important and a source of revenue for several of the households surveyed. The insecurity of land ownership is a risk which makes the future uncertain for the market garden sector in the Democratic Republic of the Congo. In this context, an attempt to evaluate the resilience of market gardening has been undertaken in the research for this thesis, in order to understand better the strategies employed in the fight against the difficulties met by the market gardeners, and their ability to plan for the future (agency). Thus, only the market gardener who is not subject to land threats on his production site and whose means of existence is well-secured, thanks to the revenue generated from market gardening, only he can be considered a resilient market gardener.