Summary: | En 2010 – au début de nos recherches –, nous observions une grande effervescence autour du « numérique » dans le domaine patrimonial. Face à ce constat d’ampleur et aux discours toujours plus nombreux à son sujet, nous nous sommes interrogée sur ce que le« numérique » fait (ou ne fait pas) à l’expérience patrimoniale. Bien consciente que le changement de support n’entraîne pas nécessairement (voire rarement) des changements dans les pratiques de médiation patrimoniale, nous entendons dans cette recherche le terme numérique non pas comme la technologie numérique mais bien la notion de « numérique »en tant que phénomène social avec tout ce que ce terme véhicule comme discours,imaginaires, pratiques et horizons d’attente. Au-delà des discours portés sur la technologie,nous avons choisi d’étudier un nombre restreint de terrains (la Cité internationale universitaire de Paris et son centre de valorisation du patrimoine L/OBLIQUE ; le Mont-Royal à Montréal et Les amis de la montagne) et d’opter pour une approche socio-sémiotique. Cette thèse montre qu’une même forme, le dispositif cartographique interactif, peut proposer plusieurs logiques de médiation patrimoniale, entre médiation documentaire et médiation culturelle. Elle amène aussi à s’interroger sur une possible reconfiguration des rôles de médiateur et de visiteur en régime numérique : loin de bouleverser les fonctions et l’identité des institutions patrimoniales, les dispositifs numériques mis en œuvre dans ces deux terrains renforcent leur légitimité en tant que médiateurs culturels. === At the beginning of our research in 2010, there was great interest in the advent of the digital era and its impact in the field of cultural heritage. In light of this and the increasingly numerous debates about it, we wondered what “digital phenomena” adds to (or detracts from) the cultural heritage experience. The change of support does not necessarily (rarely even) changes heritage mediation practices, therefore, for the purposes of this research, the term digital refers not to digital technology but the concept of “digital” as a social phenomenon with everything that this implies through speeches, imagination, practices and expectations. To move beyond the discussions about technology, we have chosen to study a limited number of fields (the Cité Internationale Universitaire de Paris and the Mont-Royal in Montreal) and opt for a socio-semiotic approach. This thesis shows that a same device, the interactive map, can offer multiple possibilities for cultural mediation, between documentary mediation and cultural mediation. It also calls into question a possible reconfiguration of the roles of mediator and visitor in the digital forum: far from upsetting the function and identity of heritage institutions, digital devices implemented in these two fields strengthen their legitimacy as cultural mediators.
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