Summary: | En 1790, les autorités locales pensaient que la période révolutionnaire sonnait le glas des villes de parlement. Supprimer les institutions d'Ancien Régime et les ordres religieux qui marquaient les espaces et les sociétés de ces neuf capitales régionales depuis des dizaines voire des centaines d'années signifiait ôter tout rayonnement à ces villes quasiment dépourvues d'industrie ou de commerce de grande ampleur. Paradoxalement, à la fin du premier tiers du XIXe siècle, Besançon, Dijon, Douai, Grenoble, Metz, Pau, Rennes et Toulouse étaient plus peuplées et plus étendues qu'en 1789. Seule Aix-en-Provence ne parvenait pas encore à se remettre de la crise révolutionnaire. De nouvelles fonctions, essentiellement militaires, avaient alors pris la place des magistrats et des hommes d'Eglise. En quelques dizaines d'années, les villes de parlement avaient été complètement redéfinies. Comprendre les conséquences de la suppression des anciens principes structurants des espaces urbains ainsi que celles de la mise en place de nouvelles fonctions urbaines implique d'analyser les espaces urbains du passé à l'aide de problématiques de géographe, donc d'avoir recours à une démarche géo-historique. Celle-ci a particulièrement été appliquée au cas de Toulouse à l'aide du Système d'Information Géographique (S.I.G.) de la ville : Urban-Hist. Cet outil a permis d'analyser l'ensemble des mutations urbaines de l'époque à l'échelle de la parcelle avant de chercher à savoir si les phénomènes alors observés ne concernaient que l'ancienne capitale de Languedoc ou s'il est possible de dégager un modèle de l'évolution des villes parlementaires avant, pendant, et après la Révolution. === In 1790, Toulouse authorities thought that when the French Revolution had suppressed all the Parliaments in the kingdom, they had also destroyed the parliamentary cities. Indeed, there were almost no industrial, commercial or other important economic activities in these administrative and judicial centers. Despite these suppressions, Besançon, Dijon, Douai, Grenoble, Metz, Pau, Rennes and Toulouse were already larger and more populous at the end of the first third of the 19th Century than they were in 1789. Aix-en-Provence was the only one which still suffered from the revolutionary crisis. Some new urban functions took the place of the magistrates and the churchmen. It took only a few decades to redefine the former parliamentary cities. In order to understand this phenomenon and its consequences on the urban spaces of the past we will use some geographical perspectives: we will use a geo-historical method. We will mainly focus on the case of Toulouse thanks to the Geographical Information System (G.I.S.) of this town: Urban-Hist. This tool provides much useful information which can help us understand the changes in the former capital of Languedoc. Were these changes specific to Toulouse or were they representative of the group of continental parliamentary cities before, during and after the French Revolution?
|