L’Interdit linguistique en langue espagnole et cultures hispaniques : étude pragma-linguistique de l'euphémisme et du dysphémisme

Tout discours obéit à la règle de l’interdit, l’euphémisme représente un moyen de détournement par excellence, permettant d’éviter « les paroles de mauvais augure » pour dire « des paroles de bon augure ». Il joue le rôle d’un « déodorant du langage » comme le disent Jamet et Jobert. Bref, l’euphémi...

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Bibliographic Details
Main Author: Fakhreddine, Mehra
Other Authors: Perpignan
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
460
Online Access:http://www.theses.fr/2015PERP0048
Description
Summary:Tout discours obéit à la règle de l’interdit, l’euphémisme représente un moyen de détournement par excellence, permettant d’éviter « les paroles de mauvais augure » pour dire « des paroles de bon augure ». Il joue le rôle d’un « déodorant du langage » comme le disent Jamet et Jobert. Bref, l’euphémisme est à l’opposé d’un langage âpre, le dysphémisme. L’intérêt de ce dernier, n’est pas la rupture avec les associations du mot tabou, mais bien au contraire, dans le fait qu’il s’efforce de les évoquer avec plus d’intensité. Pourtant, l’euphémisme et le dysphémisme, loin de se réduire à des procédés banals qui font l’objet d’une simple substitution lexicale du terme interdit, sont avant tout des phénomènes éminemment énonciatifs dont la valeur dépend du contexte. Ainsi, l’euphémisme ou le dysphémisme n’existe pas en lui-même, mais en fonction de sa situation de communication et de sa reconnaissance par le récepteur. Notre réflexion s’inscrit dans le cadre d’une analyse pragma-linguistique de l’euphémisme et du dysphémisme en langue espagnole. Notre objectif majeur est d’interroger le processus d’euphémisation et le processus dysphémique : d’un côté, selon une approche sémantico-lexicale qui se limite à une substitution du tabou par le biais des procédures linguistiques euphémiques ou dysphémiques, et de l’autre, selon une approche pragmatique, par laquelle le signe tabou acquiert sa valeur en fonction de son entourage contextuel, et dans laquelle l’euphémisme ou le dysphémisme sont considérés comme des actes de langage. Nous voulons par ce choix illustrer qu’au plan discursif l’euphémisme et le dysphémisme sont l’objet d’une visée communicative différente de celle du plan proprement linguistique ou sémantique. === Any discourse obeys the rule of prohibition; the euphemism is a means of diversion by excellence, to avoid "ominous words" to mean "auspicious words." It acts as a "deodorant language" as Jamet and Jobert say. In short, the euphemism is the opposite of a harsh language, the dysphemism. The advantage of the latter, is not breaking with the associations of the taboo word, but rather is that it strives to evoke with greater intensity. Yet the euphemism and dysphemism, far from being reduced to mundane processes that are the subject of a simple lexical substitution of the prohibited term, they are above all eminently enunciative phenomena whose value depends on the context. Thus, the euphemism or dysphemism does not exist in itself, but according to the communication situation and its recognition by the receiver. Our thinking is part of a pragma-linguistic analysis of the Spanish language of euphemism and dysphemism. Our major objective is to question the process of both euphemism and dysphemism: on one side, according to a semantic-lexical approach that is limited to a substitution of the taboo through linguistic procedures of euphemism or dysphemism, and on the other side, according to a pragmatic approach in which the taboo sign acquires its value based on its contextual surroundings, and in which the euphemism or dysphemism are considered acts of language. We want to illustrate that by this choice at the discursive plan the euphemism and the dysphemism are subject to different communicative focus than the strictly linguistic or semantic plan.