Le cadre des paraphrénies comme archétype de la folie ordinaire

Cette recherche met en perspective le cadre des paraphrénies de Kraepelin, exploré dans sa nosographie, avec une approche clinique actuelle de troubles délirants. Les textes descriptifs et la clinique font apparaître des délires évolutifs, avec adaptation à la réalité, sans démence, comme résolution...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dupuy, Jean-Malo
Other Authors: Paris 10
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
150
Online Access:http://www.theses.fr/2015PA100138/document
Description
Summary:Cette recherche met en perspective le cadre des paraphrénies de Kraepelin, exploré dans sa nosographie, avec une approche clinique actuelle de troubles délirants. Les textes descriptifs et la clinique font apparaître des délires évolutifs, avec adaptation à la réalité, sans démence, comme résolution d’une «défaillance interne». Kraepelin utilise le mot paraphrénie en 1912 pour ménager un espace nosologique entre démence précoce et paranoïa. Il définira quatre paraphrénies : systématique, fantastique, expansive et confabulante qui recouvrent la nosographie de l’école française des délires chroniques. La première est superposable au délire de Magnan, la deuxième au délire de Cotard, les dernières bordant la paranoïa. Ce cadre a été réduit par l’intégration du champ paranoïde à la schizophrénie par Bleuler et par l’école française privilégiant la forme fantastique. Le mot paraphrénie disparaîtra avec les classifications de type DSM. L’adaptation à la réalité et l’absence habituelle de soin psychique laissent évoluer les troubles dont le caractère d’agissement efface parfois le fond délirant. Avec des termes tels que manipulateur et pervers narcissique, les troubles peuvent être repris dans une nosologie psychosociale quand le délire se déploie sur la scène sociale jusqu’à son dévoilement. Une clinique multifocale s’inscrit dans la temporalité du dévoilement tandis que l’approche psychanalytique souligne des effets transférentiels déstabilisants par abolition des qualités hétérogènes des espaces, psychiques et physiques. C’est donc une pensée dans une langue sans métonymie ni métaphore qui contamine pathologiquement la vie ordinaire. === This research leads to a perspective approach the frame of the Kraepelin’s paraphrenia explored in its nosography with a current clinical approach of paraphasic disorders. The descriptive texts and clinical practice reveal evolutionary delirium, with a good practical efficiency, without insanity, as a resolution of an "internal failure ". Kraepelin uses the word paraphrenia in 1912 to arrange a nosological space between dementia praecox and paranoia. He defines four paraphrenias: systematic, fantastic, expansive and confabulans, corresponding with French school nosography of the chronic délirium. The first one is similar to Magnan’s disease, the second to Cotard’s desease, the last two tending to paranoia. This frame was reduced by Bleuler when he introduced the paranoïd in schizophrenia, as well as by the French school, underlining the fantastic aspect. With DSM's classifications the word paraphrenia will be out of use. The adaptation to reality and constant lack of psychic care allow disorders to evolve into forms of behavior that would tend to hide the delirious background. With terms such as narcissistic pervert and manipulator, the disorders can be resumed in a psychosocial nosology when the paraphasic disorders spreads to the social scene until they come to light. A multifocal practice stands in the temporality of this revelation whereas the psychoanalytical approach magnifies destabilizing effects in transference by abolition of the heterogeneous qualities of spaces, psychic and physical. It is thus a thought in a language deprived of metonymy and metaphor which contaminates pathologically the daily life.