Violence, Identités, Reconnaissance : penser une philosophie sociale de la violence avec Pierre Bourdieu et Axel Honneth

Cette recherche se présente comme une contribution à une philosophie sociale de la violence abordée sous l’angle des rapports entre violences et identités. Elle propose une réflexion descriptive et normative sur les enjeux contemporains que nous adressent les conflits identitaires violents et la mul...

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Bibliographic Details
Main Author: Lavergne, Cécile
Other Authors: Paris 10
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
100
Online Access:http://www.theses.fr/2015PA100127/document
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Reconnaissance
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Émancipation
Violence symbolique
Vulnérabilité
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Violence,
Recognition
Identity
Emancipation
Symbolic violence
Vulnerability
100
Lavergne, Cécile
Violence, Identités, Reconnaissance : penser une philosophie sociale de la violence avec Pierre Bourdieu et Axel Honneth
description Cette recherche se présente comme une contribution à une philosophie sociale de la violence abordée sous l’angle des rapports entre violences et identités. Elle propose une réflexion descriptive et normative sur les enjeux contemporains que nous adressent les conflits identitaires violents et la multiplication des théâtres de guerre et de massacres qui mettent les identités à feu et à sang. Pour étudier ces enjeux, nous avons choisi de confronter la sociologie critique de Pierre Bourdieu et la philosophie de Axel Honneth. Sur cette question, la sociologie de Bourdieu fournit de précieuses ressources théoriques non seulement pour comprendre le pouvoir de la violence symbolique sur la construction sociale des identités, mais aussi pour déterminer les formes contemporaines de souffrances susceptibles de révéler le franchissement d’un seuil de violence extrême et l’effondrement des identités qui en résulte. Or, le concept normatif de reconnaissance, qui est au centre de la théorie de Honneth, permet de dégager non seulement les potentiels de résistance et de révolte qui se logent dans ces expériences négatives, mais aussi le pouvoir qu’ont les luttes pour la reconnaissance de conjurer ou réparer les effets dévastateurs de la violence sur la constitution des identités : ses analyses sur la réification interrogent, par exemple, les mécanismes de neutralisation empathique qui sont à l’œuvre dans les situations où l’humain semble réduit à une simple chose. Si notre enquête trouve son point de départ dans une commune vulnérabilité des sujets humains à différentes formes de violences, qui sont autant de blessures infligées à l’identité, c’est aussi le potentiel politique d’émancipation de la violence, à la fois sur les groupes en lutte et les ordres sociaux, qui fait l’objet de notre étude. Certaines formes de violences contestataires portent en effet des demandes de justice et de dignité qui en font des conflits de reconnaissance orientés vers l’émancipation. Cette recherche se donne ainsi pour horizon de penser le problème de la justification des violences dans la perspective ouverte par la grammaire morale des conflits sociaux. === This thesis is conceived as a contribution to the social philosophy of violence, focusing on the specific interplay between violence and identity. It offers a descriptive and normative reflection on the questions raised by modern-day, violent identity-based conflicts and the multiplication of wars and massacres where identities are brutalised. These questions are explored using two distinct models, Pierre Bourdieu’s critical sociology and Axel Honneth’s philosophy. Indeed, Bourdieu offers resources to understand the power of symbolic violence, that is to say constraints applied by social forces, over the social construction of identities. Bourdieu’s sociology also assists the examination of modern forms of social suffering, which may entail a collapse of identities and experiences of extreme violence. The normative concept of recognition, which Honneth puts at the centre of his theory, then allows for a consideration of the potential for revolt and resistance nested in these negative experiences, as well as of the ability of struggles for recognition to offset or repair the devastating effects of violence on identity formation. Honneth’s analyses of reification investigate the mechanisms of neutralisation of empathy operating when human beings seem to be reduced to mere things. Although this study is grounded in the shared vulnerability of human beings subjected to different forms of violence which inflict damage to their identities, it also explores the political power of violence, both in groups involved in struggles and in the social order. Some forms of violent protest carry with them demands for justice and dignity, and can therefore be conceptualised as recognition struggles aiming at emancipation. This thesis therefore recasts the question of the justification of violence, building on the perspectives opened by the moral grammar of social conflicts.
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Lavergne, Cécile
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