Le flou dans le cinéma des années 1990-2010 : une image-symptôme

Depuis les années 1990, le flou a envahi les écrans, touchant toutes les productions audiovisuelles, qu’ils s’agissent des films d’auteur, des blockbusters, des séries, ou encore des publicités. S’il est le plus souvent devenu un composant narratif, voire purement « cosmétique », des longs-métrages,...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Vally, Hélène
Other Authors: Paris 1
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2015PA010574
Description
Summary:Depuis les années 1990, le flou a envahi les écrans, touchant toutes les productions audiovisuelles, qu’ils s’agissent des films d’auteur, des blockbusters, des séries, ou encore des publicités. S’il est le plus souvent devenu un composant narratif, voire purement « cosmétique », des longs-métrages, certains réalisateurs tentent de se dégager de cet usage normé afin de jouer avec son potentiel menaçant, que nous savons qualifié de symptomal. Le terme de « symptôme », qui se réfère à l’usage qu’en fait Georges Didi-Huberman, renvoie à un contre-régime de l’image qui vient soulever le régime figuratif. En privilégiant une approche esthétique, phénoménologique et sémiologique, notre thèse met au jour la puissance symptomale du flou, à savoir son potentiel figural, haptique ou encore informe. Selon la théorie développée par Georges Didi-Huberman à partir des écrits de Sigmund Freud, le terme de « symptôme »fait également écho au mouvement du temps, c’est-à-dire au travail qu’opèrent les hantises, les survivances au sein des images afin d’ébranler, de faire vaciller le régime figuratif. Le flou-symptôme est donc aussi envisagé à partir de l’angle du temps, d’un temps qui malmène la représentation, la narration. Notre attention se porte sur différents types de flou, qu’il enveloppe totalement ou partiellement l’image(faible profondeur de champ), s’immisce progressivement dans l’image (mouvement de mise au point), ou encore résulte d’un travail sur le montage rapide (flicker) et la matière (définition de l’image, flou atmosphérique). Dans ce travail, nous analysons toutes ces différentes formes de flou afin de révéler que si certains réalisateurs s’emploient à défaire la fiction première, c’est pour mieux esquisser de nouvelles lignes de fuite narratives, des vies nouvelles. === Since the 90s, blur has invaded screens through all audiovisual productions. This phenomenon can be found not only in arthouse movies but also in blockbusters, TV series, or commercials. Its recurrent appearance as a narrative component, or even “cosmetic”, led some directors to grow away from this standardized use and to fully develop its threatening potential, that we call here symptomal. Symptom,according to Georges Didi-Huberman's works, refers to a counter-regime in which the image upraises the figurative regime. By favoring an aesthetic, phenomenological, and semiologistic approach, this thesisreveals the symptomal power of the blur, namely its figural, haptic, and formless potential. According to the theory that Georges Didi-Huberman elaborated from Sigmund Freud's work, the term “symptom”resonates with the flow of time, id est the labor operated by hauntings and survivances within images in order to undermine and shake the figurative regime. Thus the blur-symptom is also envisioned through the scope of time, a time which destabilizes representation and narration. Our focus is on the different types of blur : an image completely or partially blurred (shallow depth of field), blurring through a motion in the focus (focus-through), or through flickers and even a processing of the matter (image definition andatmospheric blur). In this study, we analyze these different forms of blur to reveal that some directors strive to dismantle the original fiction. Doing so, they eventually sketch new narrative lines of flight, newlives.