Summary: | De pertinents travaux analysent l'impact du sport dans notre société, répartissant en différentes catégories ses agents, étudiant sa marchandisation ou s'intéressant encore à ses formes les plus extrêmes, voire les plus élitistes. Mais que peut-on dire des effets produits par cet objet du point de vue de sa transmission ? Comment décrire les rapports parfois paradoxaux entre la modélisation institutionnelle de la diffusion du sport et sa réalité quotidienne ? Si plus précisément on s'intéresse à la pratique du tennis en France, il est possible d'établir trois constats fondamentaux. Premièrement, ce jeu est un loisir « majeur » : en 2014 la fédération française de tennis (FFT) comptabilisait plus d'un million de licenciés, ce qui faisait du tennis le second sport national, derrière l'intouchable football. Dans un second temps, cette activité est désormais accessible à des publics qui jusqu'ici en étaient relativement exclus. Ce phénomène fut traduit – de façon quelque peu erronée – de « démocratisation ». Enfin, lorsqu'on observe de plus près ce qui se passe dans les clubs, on s'aperçoit que les adeptes du tennis sont de plus en plus nombreux à pratiquer ce sport sous la coupe d'une sorte d' « entraineur ». Ce dernier est chargé de parfaire leur maitrise de la discipline, voire de façon plus implicite, de réduire les contraintes classiques du joueur de club (trouver un partenaire, organiser une partie, etc...). Cette thèse – à la croisée d'une sociologie du loisir, du sport, des professions, du corps et de l'expertise – s'intéresse principalement à cette dernière tendance. Ce que nous désignerons comme la « pratique encadrée du tennis » s'érige comme une modalité de jeu moderne et désormais pleinement normalisée dans les clubs. Notre enquête dresse alors la chaine sociale qui produit ou permet la tenue de ce qu'Erving Goffman désigne comme une « relation de service », avant de décrire de ses usages et de ses effets du point de vue des individus qui la vivent. La démarche est sociographique, elle conjugue une nécessaire distanciation sur l'objet et une « participation observante » établie sous différentes postures (« élève », « encadrant », observateur, ou encore simple confident). L'étude se divise en trois phases qui traitent notre objet de sa normalisation dans le paysage sportif contemporain, jusqu'aux expériences individuelles qui en émanent. === If, in a sociological point of view, you look at the way tennis is played in France, you can make three fundamental observations. First, it,'s a very popular hobby : in 2014 the French tennis federation (FFT) counted up to one million one hundred thousand members, making tennis the second national sport, behind the unreachable footbal. Second, this activity is now accessible to people who were rather excluded until then. This phenomenon has been quite inaccurately described as « democratization ». Finally, if you observe the clubs, you realize that more and more tennis players practice this sport under the supervision od a coach. The latter is in charge of perfecting their skills, or sometimes enven more iplicity of making their practice easier by finding them a partner or arranging a match for example. This thesis is at cross-road between a sociological analysis of leisure activities, sport, carrer, body and, above all, expertise. What is here called « the supervised practice of tennis » refers to a modern playing method that is now standard in clubs. This enquiry depicts the social mechanism that produces or enables what Erving Goffman refers to as « a service relationship » and then it use and effects from the point of view of those who experience it. This is a sociographical approach that combines a necessary detachment from the subject and a participation combined with a watchful observation from different positions. The enquiry is divided into three phases, dealing with the object from its normalization in the modern sporting landscape, to the personal experiences in which it results
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