Summary: | La construction de technosols permet la restauration durable de sols urbains contaminés, si tant est qu’ils parviennent à devenir fertiles et riches d’une biodiversité fonctionnelle. Afin de s’en assurer, la recolonisation de technosols composés d’un mélange de limon profond et de compost de déchets verts a été suivie à l’aide de 5 bioindicateurs : collemboles, acariens, vers, carabes et cloportes. Trois expérimentations ont ainsi été menées : (i) un dispositif expérimental dans le futur écoquartier de l’Union (Roubaix) (ii) des mésocosmes de taille plus réduite avec inoculation de vers et de cloportes et iii) des microcosmes en laboratoire suivant l’évolution de populations de collemboles. Les résultats obtenus montrent que si la connectivité des technosols à un élément paysager local joue sur la facilitation des premiers stades de recolonisation (pour la mésofaune et les vers notamment), le mode de gestion des technosols a un impact plus durable sur la dynamique de colonisation et sur l’implantation des divers taxons. La mise en place d’un couvert végétal herbacé (prairie fleurie, pelouse) ou arbustif s’est révélée particulièrement bénéfique pour les communautés pédofauniques, qui y sont plus riches et abondantes, ainsi que pour la fonctionnalité des technosols (meilleure dégradation de la litière, communautés de collemboles diversifiées en termes de traits fonctionnels). Il en va de même pour l’application de BRF qui favorise vers et mésofaune via le relargage de composés organiques et le développement de communautés fongiques associées. Ces résultats pourront ainsi être mis à profit par les aménageurs dans leurs projets de réhabilitation urbaine durable. === Soil construction appears to be a tempting way to restore, lastingly, contaminated urban soils provided that they can become fertile with a functional biodiversity capable of assuring essential ecosystem services. To ensure this, the recolonisation of newly established technosols composed of a mixture of compost and deep alluvion was monitored using judiciously chosen bioindicators: springtails, mites, earthworms, carabid beetles and woodlice. Thus, three experiments were carried out: (i) an experimental plot located inside the future “Ecoquartier de l’Union” (Roubaix, France) (ii) smaller mesocosms with an introduction of earthworms and woodlice and (iii) laboratory microcosms studying the evolution of collembolan populations. The results show that, if the connection of the technosols with an element of the local landscape (in this case a railway hedgerow) plays a part chiefly in aiding the first stages of recolonisation, notably for earthworms and springtails, technosols' management has a lasting impact on the colonization dynamics and the implantation of the different taxa. Establishing an herbaceous cover (flowering meadow, lawn) or a hedge was especially profitable to the pedofaunic communities, which were richer and more abundant, as well as to the technosols functioning (better litter degradation, diversified collembolan communities with regards to functional traits). The same is true for the addition of RCW (Ramial Chipped Wood) which benefits earthworm and mesofauna through the organic components released and the associated fungal development. Therefore, urban planners could use these results in their sustainable rehabilitation projects.
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