Décider dans l’Église : le service national de la catéchèse (1958-1973)

Qui décide dans l’Eglise ? La réponse semble facile : ce sont les évêques, investis de l’ « autoritas » et de la « potestas » par la succession apostolique. Or, parce que l’Eglise est une institution complexe, ce travail tente d’aller plus loin et d’appréhender une institution ecclésiale dans sa dyn...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Touchebœuf, Bénédicte
Other Authors: Paris, EPHE
Language:fr
Published: 2015
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2015EPHE5052
Description
Summary:Qui décide dans l’Eglise ? La réponse semble facile : ce sont les évêques, investis de l’ « autoritas » et de la « potestas » par la succession apostolique. Or, parce que l’Eglise est une institution complexe, ce travail tente d’aller plus loin et d’appréhender une institution ecclésiale dans sa dynamique et de rendre compte du jeu des influences et des interactions dans la prise de décision. Au sein du service national de la catéchèse, structurée en trois organismes (Commission épiscopale, commission nationale et centre national de l’enseignement religieux), le processus de prise de décision est dans les mains des fonctionnaires. Instituée progressivement entre 1941 et 1951, « arme » du mouvement catéchétique pour imposer son désir d’adapter la pédagogie du catéchisme, cette administration de la catéchèse à l’échelle nationale prépare la décision, construit le consensus et s’assure de la bonne réception d’une décision, certes toujours adoptée en Assemblée plénière de l'épiscopat. Bien que par nature l’Eglise catholique ne soit pas démocratique, il semble que le processus de décision implique une participation de tous les acteurs et un relatif partage du pouvoir. Durant les années 1958-1973, ce service d’Eglise est aux prises avec la « crise catholique ». Il lui faut adapter son message aux évolutions d’une société qui s’enrichit et s’individualise, alors que l’autorité est contestée et les institutions remises en cause, dans le contexte d’une désaffection silencieuse mais néanmoins massive des Français. Et l’étude d’une administration de l’Eglise de France témoigne de la diffusion par capillarité de cette crise tant chez les fidèles que chez des clercs en proie à un questionnement existentiel. === Who is in charge of decision-making in the Catholic Church ? The answer seems obvious: the bishops are, for they are entrusted with the « autoritas » and the « potestas », according to apostolic authority. But because the Catholic Church is a complex institution, this study wants to further examine and analyse an ecclesiastical organization in its dynamics so as to account for the role played by influence and interaction in the decision-making process. Within the National Office for Catechesis, itself composed of three structured bodies (the Episcopal Commission, the National Commission and the National Center for Religious Education), the process of taking decisions lies primarily in the hands of administrative officials. Between 1941 and 1951, this administration for catechesis was progressively set up by the catechetical movement as a weapon to enforce its wish to adapt the way catechism is taught. On a national scale, this administration aims at preparing the decisions, building up agreement around them and making sure they will be widely accepted. These decisions are then adopted by the General Assembly of the Conference of Catholic Bishops. In a Catholic Church which by definition is non democratic, this decision-making process allows participation from all actors as well as some degree of power-sharing. Between 1958 and 1973, this Church office had to cope with the crisis of the French Catholic Church. At a time when authority was disputed and institutions challenged, with the French silently but massively withdrawing from religious practice, it had to adapt its message to a changing society, wealthier but also more individualistic. The study of a French Church administration shows the diffusion of this crisis, not only among the catholic faithful but also among the clergy, whose members appear to be under growing existential questioning.