Summary: | Les politiques environnementales unilatérales, destinées à corriger les défaillances de marché, peuvent échouer dans un monde globalisé. Dans cette thèse, j'analyse plusieurs mécanismes dans lesquels certaines réglementations environnementales peuvent conduire à un équilibre sous optimal dans une situation de libre-échange. J'étudie également la façon dont certaines politiques environnementales telles que les politiques de recyclages peuvent contribuer à atteindre d'autres objectifs politiques à l'échelle d'un pays. Dans le premier chapitre de cette dissertation, j'analyse l'impact des différences de taxation sur la gestion des déchets entre différents pays sur les échanges bilatéraux de déchets entre les pays membres de l'Union Européenne. Je trouve qu'une différence entre les taux de taxes a un impact non négligeable sur la quantité de déchets exportés des pays à fort niveau de taxation vers les pays à faible niveau de taxation. Ce résultat illustre l'impact néfaste que peuvent avoir, en situation de libre échange, les comportements stratégiques de type « nivellement par le bas ». Ce résultat a d'importantes implications en termes de politiques publiques car ces comportements stratégiques peuvent conduire à une sous internalisation des dommages environnementaux. Les politiques de recyclages ont originellement été mises en place pour réduire les impacts environnementaux du traitement des déchets. En réalité, elles peuvent aussi contribuer à la diminution de la dépendance en matières premières à l'échelle d'un pays. Dans le second chapitre, je trouve que les politiques de recyclages, qui stimulent la production locale de matières premières secondaires, ont un impact négatif substantiel sur les importations de matières premières métalliques. Dans le troisième chapitre, je teste empiriquement si la délocalisation vers les pays à faible coût de production diminue la propension des entreprises à développer des technologies vertes. Je trouve que la capacité d'importer des matériaux en provenance des pays à bas coût a réduit de manière drastique l'innovation verte dans les pays à coût de production élevé durant les dernières décennies. Dans le dernier chapitre, j'utilise des données sur les entreprises industrielles françaises pour tester empiriquement la majorité des hypothèses formulées par Porter et van der Linde. Mon analyse empirique rejette l'hypothèse de Porter bien que l'impact négatif des réglementations environnementales sur la profitabilité des firmes soit plutôt faible. Ce résultat constitue une preuve d'une condition nécessaire mais non suffisante à l'existence de havres de pollution. === In a globalized world, unilateral environmental policies may fail to correct market failures from a global point of view. In this dissertation, I examine some mechanisms through which environmental regulations could lead to inefficient outcomes under free trade. I also investigate how particular environmental policies such as recycling policies can help to address other concerns at the country level. In the first chapter of this dissertation, I analyze how cross-country difference in waste taxes impacts the bilateral trade in waste between the member states of the European Union. I find that a higher asymmetry in the waste taxes is associated with a non negligible amount of waste exported from strict countries to lax countries. This result illustrates the harmful impact that "race to the bottom" behaviours can have under free trade. This result has important policy implications since these behaviours can lead to an insufficient internalization of the environmental damages caused by waste management activities. Recycling policies are implemented to reduce environmental impacts but they can also mitigate country dependence on foreign raw materials. In the second chapter, I find that recycling policies substantially reduce country dependence on foreign raw materials by stimulating domestic production of secondary raw materials. In the third chapter, I test empirically whether offshoring to low-production-cost countries reduces firms' propensity to innovate in clean technologies. I find that trade with low-cost countries may have significantly reduced green innovation in high production cost countries during the last decades. In the last chapter, I use micro-data on French manufacturing to test a major part of the assumptions made in the seminal work of Porter and van der Linde. I find evidence against the Porter Hypothesis although the negative impact of regulations on firm profitability is rather small. This is evidence of a necessary but not sufficient condition for the Pollution Haven Hypothesis.
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