Summary: | Cette étude vise d'abord à dresser un tableau des foyers du patronage scientifique et technique. Le patronage aristocratique grandiose semble être une ressource rare et se trouve concurrencé par des formes de protection plus coutumières. L' État reste le grand dispensateur des faveurs ! s'il n'existe pas d'administration des sciences et des techniques, les monarchies offrent aux savants et techniciens plusieurs perspectives d'emplois alors que les préoccupations militaires et culturelles suscitent le développement de plusieurs chantiers de recherche. En dépit de cette disposition croissante des administrateurs à soutenir les entreprises savantes, l'accès aux faveurs du souverain reste très concurrentiel, comme le montre la querelle des longitudes autour des propositions de Jean-Baptiste Morin. Enfin, les techniciens sollicitent de manière croissante une autre forme de protection : le privilège d'invention, qui donne souvent lieu à la création d'entreprises techniques. La dernière partie de ce travail montre que la conquête du marché semble se nourrir de la faveur davantage que de l'innovation === This study first intends to map out the various modalities of scientific and technical patronage. Grand aristocratic patronage is rarely granted and is rivaled by more customary forms of protection. The State remains the greatest bestower of favours. Even if sciences and techniques are not supported by any administrative structures, monarchies give scientists and technicians several occupational perspectives while the State’s military and cultural preoccupations spark the development of various fields of research. Despite the administrators’ growing tendency to support scholarly enterprises, the access to the sovereign’s favours remains very competitive, as is shown through the longitude quarrel, which breaks out in relation to the work of the astrologer Jean-Baptiste Morin. Lastly, technicians increasingly appeal for another form of protection - the privilege of invention, which often results in the creation of technical enterprises. The last part of this study shows that the conquest of the marketplace tends to be spurred by favours more than by innovation
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