Summary: | Ce travail cherche à mettre en évidence de quelle façon Hegel met en œuvre l’une de ses affirmations de jeunesse : « Penser la pure vie, telle est la tâche ». Il en ressort, en rupture avec ce qu’une certaine tradition laisse entendre, à savoir que Hegel serait un penseur formel et froid, que la vie est au fondement de la pensée de cet auteur, trop souvent considéré comme un pur logicien. Dans le même temps, il apparaît un lien indéfectible entre le vivant, ce vivant-ci, l’humain que nous sommes, et le logique, ce mouvement qui est celui de la vie même, sa vérité ; et apparaît aussi une forme de séparation sous-jacente entre vivant et logique, qui fait place à une inquiétude, accentuée par la toute-puissance du négatif. Dès lors, deux lectures de Hegel s’avèrent possibles et nécessaires : l’une qui va dans le sens de la résolution du conflit entre vie et logique, l’autre qui permet d’entrouvrir la porte d’un abîme ou s’avèrerait impossible une ultime résolution, un ultime savoir absolu. Une affirmation assez tardive, faite par Hegel dans plusieurs de ses textes : « Or l’idée immédiate est la vie. », met en évidence autant la permanence de cette question du vivant et du logique, que la difficulté à la penser. === This work seeks to analyze in what way Hegel employs one of his earlier statements: “To think pure life, that is the task.” This break with tradition suggests for some, that Hegel is an a coolness thinker; life, which is often considered a pure logician, forms the basis of thought of the author. At the same time, thought is the unbreakable link between life as we live it and the logic of life. This notion that thinking is the same as life and truth also appears as a form of separation implicit between living and logic. This leads to Hegel’s concern of the omnipotence of the negative. Hegel’s later statement made in several of his texts - “Now the immediate idea is life" - highlights the permanence of this conflict between living and logic and highlights the struggle of the philosopher to reconcile the difficulty of thinking. Therefore, two readings of Hegel’s prove necessary to understand the complexity of his statements: one looks at the resolution of the conflict between life and logic, the other opens a door to the abyss where it is possible to have an ultimate resolution and discover ultimate absolute knowledge.
|