Summary: | Les jeunes sont considérés par les pouvoirs publics comme une population particulièrement touchée par les conduites à risque, mais aussi comme un public difficile à atteindre par des messages de prévention. Les jeunes se détourneraient de cette logique de prévention pour de multiples raisons, dont le fait de considérer que leur capital santé est inépuisable ou encore que les questions de prévention ne les concernent pas encore. Face à ces difficultés et freins, ces dernières années ont vu apparaître, dans le domaine de la prévention en santé des jeunes et plus précisément dans le domaine de la communication sur la prévention des risques auprès des jeunes Français, un certain nombre d’actions sociales publiques qui s’opposent à la prescription forte, mais qui vont chercher une logique de co-construction des messages, c’est-à-dire qui essaient de faire passer le message préventif en associant le récepteur-destinataire dans la construction du message. Cette thèse vise à comprendre ce que sont véritablement ces nouvelles initiatives qui se veulent de co-construction des messages et comment elles fonctionnent : une attention particulière est portée à la manière dont se fait et se représente ce travail de co-construction des messages, sur les caractéristiques qui la décrivent le mieux et en quoi celle-ci contribue réellement à la construction du sens par le récepteur-destinataire. Elle articule, d’une part, une approche théorique basée sur une analyse de la littérature qui traite des populations juvéniles, de la santé des jeunes, des transformations du journalisme et du rapport entre jeunes et médias et, d’autre part, une approche empirique centrée sur un examen de trois objets distincts, qui mettent en évidence la tentative de trouver le moyen de faire passer le message préventif en associant le récepteur : les magazines pour adolescents, la Mission du bureau de la vie étudiante de l’IUT de Lannion et le dispositif de prévention rennais le Prév’en ville. Au cœur de cette double approche thématique (état de l’art et état social), ce sont les formes de co-construction des messages qui apparaissent, avec leurs logiques, leurs incertitudes, leurs tensions et leurs contradictions, mais toujours avec cette singularité qui est la leur : laisser la place au récepteur-destinataire, laisser la culture des récepteurs s’exprimer. === Young people are considered by the public authorities as a population who is particularly affected by at-risk behaviors, but also as a difficult audience to reach with preventive messages. Several reasons can explain why young people turn away this logic of prevention. Firstly, they think that their health capital is inexhaustible. Secondly, they feel that prevention issues do not concern them. Faced to these difficulties and these obstacles, some new initiatives are recently appeared and try to transmit preventive messages by associating the receiver in the construction of the message. This study aims to understand what are truly these new initiatives of co-construction’ messages. Special attention is paid to how co-constructed messages work, to characterize this phenomenon and to know how the co-constrction contributes to the understanding of the meaning by the receiver. It takes two approaches. The first one is theorical and is based on the analysis of the literature that deals with young people, youth health, transformations of journalism and the relationship between young people and the media. The second one is empirical and is based on the study of three examples:Teen magazines, Prév’en ville in Rennes and the “Bureau de la vie étudiante de l’IUT de Lannion”. At the heart of this dual approach, different forms of co-construction’ messages appear with their logics, their tensions and their contradictions, but always with their singularity: respecting the receiver and encourage the expression of the receiver’s culture.
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