Summary: | Depuis les années 2000, l’émergence de nouveaux acteurs issus des industries de lacommunication a été suivie de profonds bouleversements au sein des industries de la musique. L’hypothèse développée dans cette recherche suggère que, par l’intermédiaire d’un mouvement d’influence réciproque des musiciens et des acteurs de la musique, s’opère un déplacement vers la création du centre de gravité de l'industrialisation de la musique. L’adaptation des logiques socioéconomiques des musiciens, en phase avec les stratégies industrielles des acteurs de l’intermédiation numérique, indique la montée en importance des dimensions de rationalisation et d’idéologisation au sein des mondes de la musique. La démarche méthodologique adoptée s’appuie sur une analyse des discours et des pratiques socio-économiques des musiciens, au moyen d’une série d’entretiens semi-directifs réalisés en France et au Royaume-Uni. Les résultats de ces analyses mettent notamment en lumière chez les « musiciens connectés » étudiés, la disparité des pratiques, des compétences et des représentations à l’égard des activités de diffusion et de communication sur internet. Les disparités de ces pratiques font alors ressortir les enjeux relatifs à la construction de la figure contemporaine du musicien. Mots-clés : théories des industries culturelles, industries de la musique, industries de la communication, internet, Web 2.0, genres musicaux, pratiques communicationnelles, compétences, représentations sociales, rock, musiques électroniques, France, Royaume-Uni. === Since the 2000s and the emergence of new players from the communication industries, profound changes have occurred within the music industry. The hypothesis developed in this research suggests that, following a movement of mutual influence between musicians and economic players, there has been a shift in emphasis towards the industrialization of music, which is now concerning the creation itself. The adaptation of the musicians’ socio-economic logics, in line with the industrial strategies of the actors of the digital world, indicates the growing importance of rationalization and ideologization in the music worlds. The methodological approach is based on the analysis of discourses and socio-economic practices of musicians, using semi-structured interviews made in France and the United Kingdom. The results of these analyses highlights the the great disparity of the practices, skills and representations of these ‘connected musicians’, with regard to dissemination and communication activities on the internet. These practices’ disparities outlines the issues relating to the construction of the musician’s contemporary figure.
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