Summary: | L'œuvre picturale de Balthazar Klossowski, dit « Balthus », reste encore méconnue du grand public, cataloguée à maintes reprises d'« érotique, voire perverse » dû à la dureté des scènes, notamment dans la série de portraits de jeunes filles dont on voit le sexe qui dérange tant il est visible. De ces enfants, le peintre dira: « Certains ont voulu voir de l'érotisme... Ce sont des anges! ». Cette vision si particulière de l'enfance ainsi que certains propos tenus par l'artiste comme: « Je voudrais toujours rester un enfant » et « n'avoir jamais cessé de voir les choses telles qu'il les voyait dans son enfance », ainsi que ses nombreuses sources d'inspiration venant de la litterature et l'art, nous ont servi de fil conducteur pour aborder l'œuvre picturale à la lumière de la théorie freudienne sur la création artistique et l'orientation lacanienne sur l'art. Cette approche nous à permis d'étudier en détail la référence établie à Lewis Carroll; il n'y a guère de mystère à ce que l'œuvre carrollienne ait pu le séduire et l'attacher. Enfin, il nous à été possible d'établir pour la première fois, un parallèle frappant entre les tableaux de Balthus et l'œuvre photographique carrollienne, dont les fillettes restent fixées à jamais semblent n'avoir que pour seul objectif de conjurer « l'énigme inquiétante de l'enfance qui se métamorphose », et où l'evocation de la nymphette réapparait dans ces corps de peu de formes et se dévoile l'équivalence Girl=Phallus, abordée ici et mise en exergue, dans les Lolitas de Balthus: figures idéales de l'objet du desir, chrysalides fragiles, « descendantes scandaleuses de la petite fille, modèle carrollien ou doubles cyniques d'Alice ». === The pictorial works of Balthazar Klossowski, known as « Balthus » is to this day little known by the larger public and is oftentimes referred to as « erotic, even perverse », probably due to the harshness of some scenes, in particular in the series of portraits of teenage girls, with their conspicuous, hence disturbing, bared loins. Of these teens, the painter said: « some saw eroticism in those... But they are angels! » This particular vision of childhood, as well as some of the comments made by the artist, i.e. « I would like to forever stay a child », or « I never ceased to see things the way I did as a child », as well as numerous sources of inspiration within litterature and art alike, were useful stepping stones for us to examine his works under the lights of Freudian theory on artistic creation and Lacan's view on art.This approach allowed us to study in detail the established reference to Lewis Caroll, as it will not come as a surprise that the Carollian works probably pleased and inspired Balthus. We were able for the first time to point out a striking parallel between Balthus's paintings and Lewis Caroll's photographs of young girls immortalized posing, which seem to have for sole objective of conjuring up « the uncanny enigma of childhood in metamorphosis », where the allusion to the nymphet emerges from the blossoming bodies and reveals the equivalence denoted as Girl=Phallus, studied here and foregrounded in Balthus' Lolitas: ideal figures of the object of desire, fragile chrysalides, « scandalous descendants of the Carrollian model of the little girl or cynical doubles of Alice »
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