Summary: | Avec Charles Baudelaire, nous situons le texte poétique comme un lieu où se cristallise la mémoire collective puisqu’il a largement défini la relation de la postérité au souvenir, à la modernité et même à la ville. Dans la mémoire urbaine que nous héritons de son texte, Paris est ainsi transformé en un lieu de mémoire fictif, habité par des personnages de flâneurs. Ceux-ci, devenus à présent archétypaux, incarnent le spleen et décortiquent la société. En introduisant notre second poète, Stéphane Mallarmé, nous approchons le texte poétique comme le lieu où l’anxiété d’influence est dépassée, et où le disciple doit se libérer de la mémoire paralysante de son maître en démantelant la mémoire collective à laquelle il était sujet. Il laisse place à de nouvelles constructions du langage qui produit une mémoire individuelle différente. La mémoire est donc subvertie et constamment déplacée grâce à deux éléments majeurs qui définissent la poésie de Mallarmé : l’inachèvement et la fragmentation. === With Charles Baudelaire, we locate the poetic text as a place where collective memory is crystallized, as he largely defined the relationship of posterity to remembering, modernity, and even to the city. In the urban memory that we inherit from his text, Paris itself is at stake and becomes transformed into a fictional memory place, populated by now archetypal spleen-filled characters and melancholy flâneurs heading toward artificial paradises. In introducing our second poet, Stéphane Mallarmé, we approach the poetic text as the location where the anxiety of influence is worked through, where the disciple must liberate himself from the paralyzing memory of his master by dismantling the collective memory to which he had been subject. The latter now gives way to new constructions of language that bring about a different individual memory. Memory is therefore subverted and constantly displaced thanks to two major elements that define Mallarméen poetry: incompleteness and fragmentation.
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