La lyre et le masque : la poésie des fêtes du manièrisme à l'âge baroque (1549-1583)

Vestiges de magnificences réputées diaprées, les vers produits à l'occasion des fêtes de cour de la seconde moitié du XVIe siècle ont longtemps été considérés comme des objets littéraires dépourvus de tout intérêt. Et pourtant la génération de la Pléiade, bien plus connue aujourd’hui pour ses r...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Lionetto, Adeline
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2014
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2014PA040067
Description
Summary:Vestiges de magnificences réputées diaprées, les vers produits à l'occasion des fêtes de cour de la seconde moitié du XVIe siècle ont longtemps été considérés comme des objets littéraires dépourvus de tout intérêt. Et pourtant la génération de la Pléiade, bien plus connue aujourd’hui pour ses recueils poétiques devenus classiques, a aussi été à l’origine d’une poésie impromptue qui a donné au poète un rôle fondamental de maître des plaisirs de la cour. Non content de rester à son pupitre ou dans sa « librairie », le poète devait prendre en charge la mise en scène de ses compositions, jouer parfois le rôle de l’un des personnages et travailler en collaboration avec d’autres artistes, d’une manière non plus solitaire mais tout à fait collégiale. Sa poésie non seulement agrémente la fête mais la colore, la suscite et la structure : des vers chantés aux vers gravés dans les décors ou encore sur des petits billets tombant en cascade sur le monarque au moment de son arrivée, la poésie est omniprésente dans la fête dont elle se fait, à divers niveaux, la « légende. Contribuant à dramatiser et à sacraliser l'histoire de France, cette poésie se développe en outre sur l'esthétique des merveilles qui caractérise les fêtes de cette époque. Enfin les genres poétiques qui y apparaissent (mascarades, momeries, cartels, etc.) s'influencent alors les uns les autres et se développent au carrefour de multiples pratiques poétiques. === The poems written for court festivals in the second half of the Sixteenth century have long been considered unworthy of the attention of scholars of French literature. However, these colourful traces of famously splendid court festivities involved many of the poets of the generation of the “Pléiade”, remembered today mostly for its classic collections of poetry. Nonetheless, these poets also participated in the practice of composing impromptu poetical pieces, which effectively made them the masters of court entertainment. These poets did not restrict their activities to their study or their “librarie”, but designed the sets and organised the saging of their masques – sometimes even playing some of the parts – and collaborating with other artists. The part played by the poet in these festivals is far from being solitary: it is essentially collaborative. His verses are not a mere ornament of the festivities, but are their very life, giving them shape and colour. Poetry plays a part in all aspects of the festivals at court: it is sung, but also inscribed on elements of the décor and showered down on the monarch when he arrives. In this sense, poetry is the “légende” of the celebrations, serving as a caption and as a way creating a legendary, sacred and dramatic representation of power. This poetry also participates in the aesthetic of the maraviglia characteristic of manneristic and baroque festivals. The poetic genres that they involve (masques, mummeries, cartels etc.) mutually influenced each other and developed as hybrid forms which were grew out of the intertwining of many different poetic traditions.