La référence à soi chez les enfants atteints d'autisme. Perspectives sémantiques, pragmatiques et cognitives

Cette recherche, qui porte sur la référence à soi dans le langage de l’enfant atteint d’autisme, vise deux objectifs. Le premier d’entre eux est de montrer que la référence à soi dépend de la cognition de la personne. Il en ressort que du fait de sa cognition particulière la personne avec autisme us...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Dascalu, Camelia Mihaela
Other Authors: Paris 3
Language:fr
Published: 2014
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2014PA030167/document
Description
Summary:Cette recherche, qui porte sur la référence à soi dans le langage de l’enfant atteint d’autisme, vise deux objectifs. Le premier d’entre eux est de montrer que la référence à soi dépend de la cognition de la personne. Il en ressort que du fait de sa cognition particulière la personne avec autisme use d’un langage différent qualitativement et ce, de manière durable. Le deuxième objectif consiste à intégrer la référence à soi tant dans son usage typique qu’autistique au sein d’une théorie sémantique pragmatique et cognitive. Pour le premier objectif, je me suis appuyée sur l’analyse de trois corpus de langue française : un corpus longitudinal d’un enfant neuro-typique et deux corpus d’enfants atteints d’autisme. L’analyse des corpus a montré que ces trois enfants construisent pareillement la référence à soi à partir de leurs intentions communicatives et de l’input. Pourtant, chez l’enfant atteint d’autisme, le modèle mental de référence à soi est déterminé par des mécanismes cognitifs qui fonctionnent différemment chez lui. Il en découle une expression de référence à soi particulière, qui se caractérise par une priorité donnée à des formes non-standard, qui persistent à travers les âges parallèlement à l’usage standard de la première personne.Pour le second objectif, j’ai confronté deux théories contemporaines liées au concept de référence : la théorie de la référence directe (David Kaplan) et la théorie néo-frégéenne (Gareth Evans), qui sont reconnues comme deux philosophies de la référence (au locuteur). Il en ressort que la position mentaliste d’Evans pourrait mieux rendre compte de ce qui se passe au niveau mental lorsque l’on réfère à soi : c’est sous un mode de présentation épistémique spécifique que l’on réfère en réalité à soi-même, quelle que soit la situation. === This research focuses on self-reference in the speech of autistic children. Throughout this work, two main objectives were developed. The first was to show that self-reference depends on the cognition of the person. Consequently, the autistic person will manifest a different cognition over the long term, expressed qualitatively in terms of speech. The second objective was to integrate self-reference in its typical and autistic use into a semantic, pragmatic and cognitive theory.For the first objective, I based my analysis on three French corpora: a longitudinal corpus of a neurotypical child and two corpora of two children with autism. The analysis of the corpora showed that the three children construct their self-reference similarly, they build on their communicative intentions and the input. However, the two autistic children’s mental model of self-reference is determined by cognitive mechanisms that function differently for them. This results in self-reference expression characterized by the long-term use of non-standard forms, in parallel with the standard first person forms.For the second objective, I compared two contemporary theories of reference: the direct reference theory (David Kaplan) and the neo-Fregean theory (Gareth Evans) which are known as two philosophies of reference (in relation to the speaker). Evans’ mentalist position can make sense of what happens at the mental level when one refers to oneself: in all cases, reference to oneself is actually achieved through a specific and epistemic presentation.