Summary: | Ce travail propose une histoire du gouvernement de la ville de Cavaillon entre le milieu du XIIIe siècle et le début du XVe siècle. L’analyse conjugue deux perspectives : d’une part celle de la construction de son territoire par l’universitas et, d’autre part, celle du recours à l’écrit comme outil de gestion et de gouvernement. Cette approche permet de saisir les motifs et les outils de l’affirmation de la communauté et de comprendre les processus qui font évoluer les rapports sociaux qui la sous-tendent. La reconnaissance juridique de l’universitas par ses seigneurs ouvre la voie à la production d’un droit local dont l’application requiert la définition du territoire à l’intérieur du Comtat Venaissin. C’est ce processus qui, en associant le droit et l’écrit à la construction de l’espace, donne à la communauté d’habitants la possibilité d’exister à l’intérieur du système seigneurial et du gouvernement pontifical, en développant de nouvelles modalités d’appartenance sociale. === This study reconstructs the history of the urban government of Cavaillon between the mid-13th and the early 15th century from two complementary perspectives : on the one hand, through the building of a territory by the universitas and, on the other hand, through the use of written records in governments and administrative practices. This methodology enables a detailed understanding of the aims and means of assertion of the community and of the processes at work in the social relations which underlie it. The legal recognition of the universitas by its lordship opens towards the possibility of developing a local right, the enforcement of which requires the definition of a territory with set boundaries within the Comtat Venaissin. It is this process which, by associating legislation and records in the framing of a territory, allows the community to develop within the feudal and papal contexts by creating new definitions of social identity.
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