Immigration, wages and employment evidence from France

En France, en 2010, un dixième de la population active était immigrée. Quel impact cet apport d’actifs a-t-il eu sur les salaires et l’emploi des natifs ? Une analyse centrée sur la substitution entre natifs et immigrés montre d’abord que l’immigration n’a eu qu’un faible impact sur le salaire des n...

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Main Author: Edo, Anthony
Other Authors: Paris 1
Language:en
Published: 2014
Subjects:
330
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Edo, Anthony
Immigration, wages and employment evidence from France
description En France, en 2010, un dixième de la population active était immigrée. Quel impact cet apport d’actifs a-t-il eu sur les salaires et l’emploi des natifs ? Une analyse centrée sur la substitution entre natifs et immigrés montre d’abord que l’immigration n’a eu qu’un faible impact sur le salaire des natifs de même niveau d’éducation et d’expérience. Une hausse de 10% de la part d’immigrés réduit le salaire mensuel des natifs de même qualification d’environ 0,6%. Ce résultat n’est pas surprenant compte tenu de la forte rigidité salariale qui caractérise le marché du travail français : l’existence d’un salaire minimum national et d’indemnités chômage élevées peut expliquer l’absence d’ajustement des salaires suite à une augmentation de l’offre de travail. Dans ce contexte de fortes rigidités salariales, l’ajustement porte sur le taux d’emploi. Nos résultats indiquent qu’une hausse de 10 % de la part des immigrés dégrade d’environ 3 % le taux d’emploi des natifs ayant des caractéristiques individuelles similaires : âge, formation, expérience professionnelle. L’emploi des natifs diminue au profit de celui des immigrés puisque ces derniers sont relativement plus attractifs pour les entreprises. Les immigrants sont notamment plus enclins à accepter des salaires plus faibles et des conditions de travail plus difficiles que des natifs de même qualification. Cette première analyse de court terme n’est que partielle puisqu’elle omet les effets de complémentarité que l’immigration devrait induire sur les travailleurs dont les qualifications différent de celles des immigrants. En tenant compte de ces effets de complémentarité, une seconde analyse montre que si l’immigration n’a aucune incidence sur le salaire moyen des natifs à long terme, l’immigration a produit en France des gagnants et des perdants depuis les années 1990. Dans la mesure où la population immigrée est de plus en plus qualifiée, l’immigration a réduit le salaire des natifs très qualifiés et augmenté celui des natifs faiblement qualifiés. L’immigration a donc contribué à la réduction des inégalités salariales entre les travailleurs qualifiés et non qualifiés constatée en France durant cette période. De même, nous montrons que la forte féminisation de la population immigrée a eu un impact différencié sur les salaires des natifs selon leur genre. Depuis 1990, nos estimations indiquent que l’immigration a diminué le salaire des femmes et augmenté celui des hommes. Cet effet asymétrique s’explique par le fait que les hommes et les femmes tendent à être imparfaitement substituables dans le processus productif. === In the past two decades, the fraction of the population in developed countries that is foreign-born increased from 7% in 1990 to 10% in 2010. The rise in the demographic importance of international migration led to a parallel increase in the amount of time and effort that economists devote to studying the consequences of immigration. One of the main questions raised by economists is related to the labor impact of migration in receiving economies. What is the impact of immigration on the employment and earnings of native workers ? This dissertation contributes to the immigration literature through a deep empirical investigation on the effects of immigrants on native wages and employment in France over the 1990-2010 period. This dissertation is composed of two main parts. The first part investigates the short-run effects of immigration on the outcomes of competing native workers (who have skills similar to those of the migrants). I find that immigration has a very small negative impact on the wages of competing natives. This result is consistent with the prevalence of downward wage rigidities in France. However, I show that immigration decreases the employment rate of natives with similar education and experience : a 10% increase in the immigrant share due to an influx of immigrants is associated with a 3% fall in the employment rate of competing natives. Since immigrants are relatively more attractive for firms (while they are identical to natives in all other respects), a substitution mechanism operates between natives and immigrants. The second part extends the analysis by providing a full picture of the wage impact of immigration in France. In this part, I allow the labor market to adjust to immigration in the long-run. In addition, I account for the complementarity effects induced by immigration on the wages of natives with different skills. The estimates indicate no detrimental impact of immigration on the average wage of natives. This part also provides the distributional effects of immigration by education and gender. In as much immigrants to France has been disproportionately high educated in the past two decades, I find that immigration has reduced the wage of highly educated native workers and has contributed to raise the wage of low educated. Thus, immigration-induced shocks to French labor supply have served to reduce wage inequality between low educated and high educated workers. Moreover, I find that immigration has lowered the relative wage of female natives and increased the wage of male natives. This asymmetric effect is due to the facts that immigration has disproportionately increased the number of female workers since 1990, and also that men and women of similar education are imperfect substitutes in the production process.
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Ce résultat n’est pas surprenant compte tenu de la forte rigidité salariale qui caractérise le marché du travail français : l’existence d’un salaire minimum national et d’indemnités chômage élevées peut expliquer l’absence d’ajustement des salaires suite à une augmentation de l’offre de travail. Dans ce contexte de fortes rigidités salariales, l’ajustement porte sur le taux d’emploi. Nos résultats indiquent qu’une hausse de 10 % de la part des immigrés dégrade d’environ 3 % le taux d’emploi des natifs ayant des caractéristiques individuelles similaires : âge, formation, expérience professionnelle. L’emploi des natifs diminue au profit de celui des immigrés puisque ces derniers sont relativement plus attractifs pour les entreprises. Les immigrants sont notamment plus enclins à accepter des salaires plus faibles et des conditions de travail plus difficiles que des natifs de même qualification. Cette première analyse de court terme n’est que partielle puisqu’elle omet les effets de complémentarité que l’immigration devrait induire sur les travailleurs dont les qualifications différent de celles des immigrants. En tenant compte de ces effets de complémentarité, une seconde analyse montre que si l’immigration n’a aucune incidence sur le salaire moyen des natifs à long terme, l’immigration a produit en France des gagnants et des perdants depuis les années 1990. Dans la mesure où la population immigrée est de plus en plus qualifiée, l’immigration a réduit le salaire des natifs très qualifiés et augmenté celui des natifs faiblement qualifiés. L’immigration a donc contribué à la réduction des inégalités salariales entre les travailleurs qualifiés et non qualifiés constatée en France durant cette période. De même, nous montrons que la forte féminisation de la population immigrée a eu un impact différencié sur les salaires des natifs selon leur genre. Depuis 1990, nos estimations indiquent que l’immigration a diminué le salaire des femmes et augmenté celui des hommes. Cet effet asymétrique s’explique par le fait que les hommes et les femmes tendent à être imparfaitement substituables dans le processus productif. In the past two decades, the fraction of the population in developed countries that is foreign-born increased from 7% in 1990 to 10% in 2010. The rise in the demographic importance of international migration led to a parallel increase in the amount of time and effort that economists devote to studying the consequences of immigration. One of the main questions raised by economists is related to the labor impact of migration in receiving economies. What is the impact of immigration on the employment and earnings of native workers ? This dissertation contributes to the immigration literature through a deep empirical investigation on the effects of immigrants on native wages and employment in France over the 1990-2010 period. This dissertation is composed of two main parts. The first part investigates the short-run effects of immigration on the outcomes of competing native workers (who have skills similar to those of the migrants). I find that immigration has a very small negative impact on the wages of competing natives. This result is consistent with the prevalence of downward wage rigidities in France. However, I show that immigration decreases the employment rate of natives with similar education and experience : a 10% increase in the immigrant share due to an influx of immigrants is associated with a 3% fall in the employment rate of competing natives. Since immigrants are relatively more attractive for firms (while they are identical to natives in all other respects), a substitution mechanism operates between natives and immigrants. The second part extends the analysis by providing a full picture of the wage impact of immigration in France. In this part, I allow the labor market to adjust to immigration in the long-run. In addition, I account for the complementarity effects induced by immigration on the wages of natives with different skills. The estimates indicate no detrimental impact of immigration on the average wage of natives. This part also provides the distributional effects of immigration by education and gender. In as much immigrants to France has been disproportionately high educated in the past two decades, I find that immigration has reduced the wage of highly educated native workers and has contributed to raise the wage of low educated. Thus, immigration-induced shocks to French labor supply have served to reduce wage inequality between low educated and high educated workers. Moreover, I find that immigration has lowered the relative wage of female natives and increased the wage of male natives. This asymmetric effect is due to the facts that immigration has disproportionately increased the number of female workers since 1990, and also that men and women of similar education are imperfect substitutes in the production process. Electronic Thesis or Dissertation Text en http://www.theses.fr/2014PA010025/document Edo, Anthony 2014-10-13 Paris 1 Toubal, Farid