Summary: | Cette thèse considère le développement d'une idée puissante dans l'espace transnational – celle de "mythe du monde " - et analyse l'effet de ce mythe sur les structures et discours organisationnels contemporains. Ma recherche porte sur les transformations du développement durable au XXe siècle et examine les effets de ce mouvement dans le contexte de la gouvernance urbaine. Trois articles composent cette thèse, reposant chacun sur un pilier théorique distinct. La premier est la littérature relative aux « dépendances de sentier », qui encadre l'émergence transnationale du développement durable comme un processus de négociation du sens. Le concept de régime d’intermédiation constitue le deuxième pilier théorique de cet ouvrage et permet d’éclairer les mécanismes et acteurs responsables de la diffusion du mythe aux acteurs locaux. Le dernier chapitre repose sur une théorie des récits institutionnels et souligne comment les nouvelles organisations légitiment leurs principes fondateurs - et leur existence même - grâce à une combinaison stratégique de discours locaux et transnationaux. Chacun de ces articles emploie une méthode qualitative d'étude de cas, proposant une approche chronologique des processus en jeu. Le premier chapitre utilise une méthode de généalogie conceptuelle portant sur l’identification de glissements de sens au sein de textes clés marquant des moments historiques. Le deuxième chapitre emploie une analyse historiographique d’archives institutionnelles visant à définir les stratégies d'un intermédiaire central dans la diffusion de l’idée de développement durable auprès de partenaires locaux. Le troisième chapitre utilise une mise en contraste de contextes institutionnels afin de souligner les similitudes et différences entre les récits de deux des plus grands projets de développement urbain durable au monde. L'objectif de cette thèse est triple. Je démontre, d’abord, comment une dimension apparemment évidente de la gouvernance organisationnelle n'est pas le résultat statique d'un processus d'institutionnalisation rationnel mais plutôt un produit malléable, objet de négociations discursives permanentes. Deuxièmement, je souligne l'impact d'un mythe transnational sur le discours d’organisations locales, éclairant par la même comment un mythe peut être utilisé comme ressource stratégique dans la construction une légitimité. J'illustre, enfin, l’effet retour que peuvent avoir les applications locales du mythe sur les discours transnationaux, participant à la redéfinition du mythe à l’échelle mondiale au fil du temps. === This dissertation focuses on the development of a powerful idea in transnational space – referred to here as a “world myth” – and demonstrates the effect of this myth on contemporary organizational structures and discourses. My research takes the environmental movement in the twentieth century as an object of study, examining the effects of this movement within the context of urban governance. There are three theoretical pillars which comprise the dissertation: The first is the literature on path generation, which frames the transnational emergence of environmentalism as a process of negotiation around meaning. The second pillar is based on the concept of regime intermediation, illuminating the mechanisms and actors behind myth diffusion to local actors. The final chapter is founded upon a theory of organizational narratives, highlighting how new organizations legitimate their founding principles – and indeed their very existence – through a strategic combination of local and transnational discourse. These three papers all employ qualitative case study methods, oriented around a process thinking approach. The first chapter is based upon a conceptual genealogy method, identifying changes in meaning contained within key texts at specific junctures in time. The second chapter employs a historiographic archive analysis of organizational reports, to trace the strategies of one influential intermediary charged with diffusing environmentalism to local recipients. The third chapter uses a contrast of contexts approach to highlight the similarities and differences between narratives in two of the largest urban sustainability projects in the world. The objective of this dissertation is threefold: First, I demonstrate how a taken-for-granted aspect of organizational governance is not a static outcome of a rational institutionalization process, but rather a malleable product subject to ongoing discursive negotiations. Secondly, I highlight the impact of a transnational myth upon local organizational discourse and narratives, and identify how a myth can be used as a strategic resource to build legitimacy. Finally, I illustrate the feedback that local adaptation provides for transnational level discourse, defining the transnational conceptualization of the myth over time.
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