Summary: | Cette étude porte sur les rôles impartis aux parents et sur la façon dont ceux-ci étaient considérés dans les documents épigraphiques à caractère législatif (nomoi, psephismata, thesmoi) entérinés dans l’ensemble du monde grec aux époques archaïque et classique. Certaines de ces inscriptions concernent les affaires familiales à proprement parler : elles visaient à prévenir l’extinction des oikoi, mais également à endiguer les conflits entre parents. Ce sont notamment des lois funéraires ou encore des normes réglementant la succession. Les autres lois examinées dans le cadre de cette étude avaient pour objectif de contrôler la composition du corps civique. Il s’agit de règlements d’associations civiques, des décrets octroyant la citoyenneté, ou encore de lois prévoyant des privilèges ou des peines héréditaires. Dans l’ensemble des lois étudiées, ce sont les membres de la famille nucléaire, le père, la mère et leurs enfants, qui sont les plus souvent désignés, signe de l’intérêt porté par les législateurs au maintien de l’oikos, l’unité de base de la polis. Or, ces parents sont plus précisément nommés dans les lois à titre d’ascendants ou de descendants. Ainsi, les lois mentionnant les parents étaient d’abord destinées à assurer la préservation des lignages et, à travers eux, de la famille et du corps civique. C’est pourquoi les parents les plus fréquemment nommés dans les lois à l’étude sont les enfants et les descendants, héritiers d’un statut et d’un patrimoine qu’ils transmettraient à leur propre progéniture. Parce qu’ils tenaient une place essentielle dans la préservation des lignées, les enfants mineurs comme les femmes, épouses ou mères, tout en étant exclus du corps civique, avaient néanmoins un statut légal reconnu, même si leur capacité légale demeurait, elle, très limitée. Le père reste toutefois plus souvent nommé que la mère dans les lois, de même que le fils, parfois appelé à se substituer au père, est plus souvent nommé que la fille, qui est quant à elle essentiellement désignée comme sujet passif. Ceci témoigne du rôle-clé joué par l’homme, chef de l’oikos et représentant de sa famille au sein de la cité. Les collatéraux sont appelés à intervenir pour leur part lorsqu’il y a une rupture au sein de l’oikos, généralement à la mort d’un parent : ils se substituent alors au parent disparu ou apportent une assistance à leurs proches, parfois avec le concours des affins. Parmi les collatéraux, le frère, issu d’un oikos commun, mais surtout membre d’une même lignée paternelle, est le parent substitut privilégié. === This study intends to highlight how and why the relatives were named in the epigraphical legislative documents (nomoi, psephismata, thesmoi) from archaic and classical Greek cities. Some of these laws concern family matters, such as inheritance or funerals. These laws intended to prevent either the extinction of the oikos or conflicts between relatives, which could have disrupt the society. Other rules concern the regluation of the city by itself. These texts regulated the social and civic inclusion of the children and the wife (as a potential mother) or the exclusion of the descendants of subversive individuals. The relatives named in the laws are, for most of them, members of the same oikos : the father, the mother and their children. But these relatives are specifically named ascendants or descendants. The general interest of the lawgivers was actually the preservation of the lineages, conditio sine qua non for the maintenance of both the oikos and the polis as a whole. Therefore, children and descendants are the relatives most frequently designated in the protected documents. They are named as main heirs, who will further give the status and the heritage they have received to their own children. This thesis points out that minor children, as well as women (spouses or mothers), even if they were excluded from the citizenship, were recongnized by the law but they couldn’t really act legally. The man, as husband and father, remains more often mentionned in the laws, as he had a main role both in the oikos and in the polis. The same applies to the son, who could sometimes substitute for the father, whereas the daughter is always a passive suject in the laws. As for the collaterals, these relatives could intervene when a break occured in the oikos, mostly when someone died, sometimes with the family-in-law of the deceased. Within the collaterals, the brother, who comes from the same oikos but, most of all, who is a member of the same lineage, is designated to be the perfect substitute.
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