Summary: | L'objectif principal de cette thèse est de proposer une lecture spécifique des idées de suicide en jeu dans la décision de passer à l'acte à l'aide d'un instrument psychométrique, l'Evaluation de l'Ambivalence Suicidaire (EAS). Cette échelle EAS projette d'évaluer des pensées autorisant versus freinant la décision de se suicider, leur présence simultanée constituant l'ambivalence suicidaire. Lorsque le poids des pensées en faveur de la mort (motivation au suicide) pèse plus lourd dans la balance décisionnelle, les individus passeraient à l'acte. 120 patients hospitalisés dans le cadre d'une crise suicidaire ont été recrutés pour les besoins de l'étude. Certains venaient de réaliser une tentative de suicide très récente (< 6 jours), récente (< 6 mois) ou ancienne (> 6 mois). Une première étude a permis de vérifier les propriétés psychométriques de notre échelle censée évaluer l'ambivalence suicidaire, nous permettant d'envisager l'utilisation clinique future de cet instrument. D'autres résultats ont mis en avant une forte adhésion aux pensées motivant le suicide juste avant le geste suicidaire. Les idées permissives autorisant directement le suicide se manifestent plus fortement à l'approche du passage à l'acte. Concernant ceux qui viennent de passer à l'acte (< 6 jours), ils auraient tendance à avoir une motivation à la vie actuelle plus faible que les autres ; d'où l'importance d'intervenir très tôt après une tentative de suicide.Les conclusions de cette étude nous permettent de proposer une prise en charge cognitivo-motivationnelle des suicidants, intégrant le concept d'ambivalence suicidaire. === The main objective of this thesis is to propose a specific reading of suicidal ideas involved in the decision to commit suicide by using a psychometric instrument, namely the Scale of Suicidal Ambivalence (EAS). This scale intends to evaluate suicide-promoting thoughts versus thoughts inhibiting the suicide act, with their simultaneous presence constituting suicidal ambivalence. When the weight of thoughts favouring suicide outbalances that of suicide-inhibiting thoughts in the decision scale, one is expected to proceed to the act.Suicidal crisis inpatients were recruited (N = 120) for the purposes of the study. Some of the patients had very recently committed an attempt to suicide (<6 days), others less recently (<6 months) and others before a considerable amount of time (> 6 months).A first study tested the psychometric properties of our scale anticipating the assessment of suicidal ambivalence, allowing us to regard suicidal ambivalence as a valid construct and consider the future clinical use of this scale. Other results highlighted a strong adherence to suicide-motivating thoughts just before the suicide attempt. Permissive ideas promoting suicide [P+] manifest more strongly in the actual passing to the act. Regarding those who recently attempted suicide (<6 days), they tended to have a lower current motivation for living compared to the others; hence the importance of intervening early after suicide attempt.The findings of this study allow us to propose a cognitive-motivational support for individuals who committed suicide, that integrates the concept of suicidal ambivalence.
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