L'aliénation ou l'intelligence de l'autre : l'appauvrissement de l'expérience chez Walter Benjamin

Aux lendemains de la Première Guerre, le bouleversement est social, politique et culturel. Cela se traduit, chez Walter Benjamin, par une pensée de l'appauvrissement de l’expérience. La pensée rationnelle, elle-même, est dans l'impasse. Au regard de la situation, comment dire un monde qui...

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Bibliographic Details
Main Author: Bessat, Caroline
Other Authors: Strasbourg
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
172
193
Online Access:http://www.theses.fr/2013STRAC033
Description
Summary:Aux lendemains de la Première Guerre, le bouleversement est social, politique et culturel. Cela se traduit, chez Walter Benjamin, par une pensée de l'appauvrissement de l’expérience. La pensée rationnelle, elle-même, est dans l'impasse. Au regard de la situation, comment dire un monde qui disparaît et celui qui reste ? Nous sommes, avec Benjamin, en présence d'une radicalité qui ne cède rien à la désespérance. Le messianisme est rejoué, à contre-courant du capitalisme et du fascisme qui édictent un sens de l'avenir. C'est une réflexion au gué du temps, qui se tient entre le temps venu d'un changement nécessaire, politique et intellectuel, et le temps où l'on peut dire qu'un changement a eu lieu. Ainsi, à partir de l'appauvrissement de l’expérience, c'est la question des rapports entre théorie et pratique qui est reposée. Il s'agit de penser, et de penser le politique autrement, en faisant intervenir le théologique. Or, le sauvetage de l’expérience demande de retrouver l'étincelle toujours recommencée de la transmission, que nous proposons de dire : être dans l'intelligence de l'autre. === Just after the First World War, political, social and cultural disruptions are in the forefront. In this situation, Walter Benjamin is led to a reflection on the impoverishment of experience. Even rationality has reached deadlock. How to seize by words the world that has disappeared and the one that remains ? With Benjamin, one is confronted with a radicality which concedes nothing to despair. Messianism is reenacted against capitalism and fascism, which both firmly set the direction of the future. One is faced with a‛time-fording’ thought, halfway between the time of an upcoming – both political and intellectual – necessary change, and the time of a new regime of thought. Thus, from the impoverishment of experience arises anew the question of theory and practice. The stake is to think, to think politics in another way, which involves theology. The salvation of experience, nevertheless, demands to revive the ever-rekindling spark of transmission, that is : being in understanding with the other.