Difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale : impact sur la sévérité du trouble et comparaison avec le syndrome d'Asperger

Cette recherche porte sur l’impact et la caractérisation des difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale (AM). Les difficultés intéroceptives et introspectives, telles qu’appréhendées par des mesures d’alexithymie, pourraient être liées à la sévérité des tableaux cliniques des AM et impacte...

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Bibliographic Details
Main Author: Courty, Annaïg
Other Authors: Paris 5
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013PA05H128/document
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topic Anorexie mentale
Alexithymie
Anxiété sociale
Syndrome d’Asperger
Anorexia nervosa
Alexithymia
Socio-affective difficulties
Asperger's syndrome
616.852 62
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Anorexia nervosa
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Asperger's syndrome
616.852 62
Courty, Annaïg
Difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale : impact sur la sévérité du trouble et comparaison avec le syndrome d'Asperger
description Cette recherche porte sur l’impact et la caractérisation des difficultés socio-affectives dans l’anorexie mentale (AM). Les difficultés intéroceptives et introspectives, telles qu’appréhendées par des mesures d’alexithymie, pourraient être liées à la sévérité des tableaux cliniques des AM et impacter non seulement leur état somatique mais également leur fonctionnement interpersonnel. Par ailleurs l’alexithymie et l’évitement social sont des déficits retrouvés dans les troubles du spectre autistique. L’Institut de Psychiatrie de Londres a d’ailleurs proposé un modèle mettant en cause un partage d’endophénotypes entre ces troubles et l’anorexie mentale qui rendrait compte de leur chevauchement phénotypique. Le manque de flexibilité et de cohérence centrale font l’objet d’une littérature grandissante et semblent bien être commun aux deux pathologies. Des difficultés socio-affectives communes sont aussi discutées, mais encore peu étudiées. Un axe de notre travail a été d’étudier les liens entre l’alexithymie, les facteurs cliniques (e.g âge de début, durée d’évolution, nombre de rechutes, évolution de l’état globlal) et l’anxiété sociale en prenant en compte d’éventuels facteurs de confusion mis en cause dans la littérature (état nutritionnel,, affects anxio-dépressifs). Le deuxième axe de notre travail a porté sur la caractérisation du chevauchement existant entre les troubles du spectre autistique et l’anorexie mentale en comparant les profils socio-affectifs d‘anorexiques et de personnes atteintes du syndrome d’Asperger. Pour répondre au premier axe de recherche, nous avons réalisé deux études : une 1ère auprès de 60 patientes ; une 2ème auprès de 213 patients. Les sujets des deux études étaient des patients hospitalisés pour un épisode d’anorexie dans une unité spécialisée dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. La première étude a porté sur une population homogène d’adolescentes anorexiques, malades depuis moins de 3 ans et toutes hospitalisées dans le même centre parisien. La participation à la deuxième étude a été proposée à tous les patients âgés de 13 à 65 ans hospitalisés pour un épisode d’anorexie au sein de 11 services spécialisés en France. Pour les deux études, nous avons utilisé les scores à des instruments psychométriques mesurant l’alexithymie (TAS-20 ou BVAQ), la symptomatologie alimentaire (EDI, ou EDE-Q et EAT) et les affects anxio-dépressifs (SCL-90 ou HAD). L’état global des patients, l’anxiété et l’évitement social ont été évalués lors d’entretiens semi-structurés (respectivement Morgan et Russell, LSAS). De ces deux études, il ressort que l’alexithymie semble jouer un rôle péjorant, non seulement sur les symptômes alimentaires, mais également sur l’évitement social. L’impact de l’alexithymie existe au-delà de l’effet de l’état nutritionnel et des affects dysphoriques. Le fonctionnement alexithymique semble par ailleurs influencer négativement l’évolution de l’état clinique des personnes ayant nécessité une hospitalisation pour anorexie mentale dans une unité spécialisée. Pour répondre à notre deuxième axe de recherche, nous avons réalisé une étude psychométrique comparative auprès de 15 personnes présentant un Syndrome d’Asperger, 15 anorexiques et deux groupes de témoins appariés à chaque groupe clinique. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés pour confirmer les diagnostics du Syndrome d’Asperger et d’AM (ADOS et MINI). Les participants ont complété des échelles d’alexithymie (BVAQ), de traits autistiques (AQ), d’empathie (IRI, EQ), de dépression (BDI) ainsi que de symptomatologie alimentaire (EAT). Cette étude comparative montre que les anorexiques se rapprochent des personnes souffrant du Syndrome d’Asperger en ce qui concerne l’alexithymie et certains traits autistiques, notamment cognitifs. (...) === This work concerns the impact and the nature of socio-affective difficulties in Anorexia Nervosa (AN). Interoceptive and introspective difficulties, as apprehended by measures of alexithymia, could be linked to the severity of clinical profiles among AN patients, and have an impact not only on their somatic state but also on their interpersonal functioning.Alongside, alexithymia and social avoidance are deficits that are encountered in disorders in the autistic spectrum. The London Institute of Psychiatry has indeed proposed a model involving shared endophenotypes between these disorders and AN, thus concluding to a phenotype overlap. The lack of flexibility and central coherence among these patients are issues that are being increasingly broached in the literature, and these features do indeed appear common to both pathologies. Socio-affective difficulties are also widely discussed in this respect, but as yet there have been few studies. Our first line of research was the study of the links between alexithymia, clinical factors (such as age at onset, duration of illness, number of relapses, evolution of global state), and social anxiety, taking into account any possible confounders highlighted in the literature (nutritional state, anxious-depressive affects). The second line of research was an exploration of the overlap between disorders in the autism spectrum and AN, by way of a comparison of the socio-affective profiles of AN patients and patients with Asperger's syndrome. To address the first line of research two studies were conducted. The first involved 60 female patients, and the second included 213 male and female patients. The patients in both of these studies were hospitalised for an episode of anorexia in units specialised in the care of eating disorders. The first study explored a homogenous population of anorexic adolescent girls with an illness duration of three years or more, all hospitalised in the same facility in Paris. Participation in the second study was proposed to all patents aged between 13 and 65 years hospitalised for an episode of anorexia across 11 specialised units in France. For both studies the scores used were derived from psychometric measures of alexithymia (TAS-20 or BVAQ), eating disorder symptoms (EDI or EDE-Q and EAT), and anxious-depressive affects (SCL-90 or HAD). Global state, anxiety and social avoidance were assessed in the course of semi-structured interviews (GOAS and LSAS respectively). From these studies it emerged that alexithymia appears to have an aggravating role, not only on eating symptoms, but also on social avoidance. The impact of alexithymia extends beyond that of the nutritional state and dysphoric affects. Alexithymic functioning also appears to have a negative impact on the evolution of clinical state among individuals having required hospitalisation in a unit specialised in AN. To explore the second line of research we performed a comparative psychometric study on 15 individuals presenting Asperger's syndrome, 15 anorexic patients, and two control groups matched to the two clinical groups. Semi-structured interviews were used to confirm the diagnoses of Asperger's Syndrome and AN (ADOS and MINI). The participants completed the scales for alexithymia (BVAQ), autistic traits (AQ), empathy (IRI,EQ), depression (BDI) and eating symptoms (EAT). This comparative study showed that AN subjects exhibited similarities with Asperger subjects for alexithymia and certain autistic traits, in particular cognitive. In contrast, important differences were observed for social skills, with anorexics exhibiting more empathy and greater concern for others that the patients with a disorder in the autism spectrum. From a clinical point of view in the field of the care of AN, this research shows the value of developing new approaches centred on the recognition of emotional states and the improvement of social skills. (...)
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L’Institut de Psychiatrie de Londres a d’ailleurs proposé un modèle mettant en cause un partage d’endophénotypes entre ces troubles et l’anorexie mentale qui rendrait compte de leur chevauchement phénotypique. Le manque de flexibilité et de cohérence centrale font l’objet d’une littérature grandissante et semblent bien être commun aux deux pathologies. Des difficultés socio-affectives communes sont aussi discutées, mais encore peu étudiées. Un axe de notre travail a été d’étudier les liens entre l’alexithymie, les facteurs cliniques (e.g âge de début, durée d’évolution, nombre de rechutes, évolution de l’état globlal) et l’anxiété sociale en prenant en compte d’éventuels facteurs de confusion mis en cause dans la littérature (état nutritionnel,, affects anxio-dépressifs). Le deuxième axe de notre travail a porté sur la caractérisation du chevauchement existant entre les troubles du spectre autistique et l’anorexie mentale en comparant les profils socio-affectifs d‘anorexiques et de personnes atteintes du syndrome d’Asperger. Pour répondre au premier axe de recherche, nous avons réalisé deux études : une 1ère auprès de 60 patientes ; une 2ème auprès de 213 patients. Les sujets des deux études étaient des patients hospitalisés pour un épisode d’anorexie dans une unité spécialisée dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires. La première étude a porté sur une population homogène d’adolescentes anorexiques, malades depuis moins de 3 ans et toutes hospitalisées dans le même centre parisien. La participation à la deuxième étude a été proposée à tous les patients âgés de 13 à 65 ans hospitalisés pour un épisode d’anorexie au sein de 11 services spécialisés en France. Pour les deux études, nous avons utilisé les scores à des instruments psychométriques mesurant l’alexithymie (TAS-20 ou BVAQ), la symptomatologie alimentaire (EDI, ou EDE-Q et EAT) et les affects anxio-dépressifs (SCL-90 ou HAD). L’état global des patients, l’anxiété et l’évitement social ont été évalués lors d’entretiens semi-structurés (respectivement Morgan et Russell, LSAS). De ces deux études, il ressort que l’alexithymie semble jouer un rôle péjorant, non seulement sur les symptômes alimentaires, mais également sur l’évitement social. L’impact de l’alexithymie existe au-delà de l’effet de l’état nutritionnel et des affects dysphoriques. Le fonctionnement alexithymique semble par ailleurs influencer négativement l’évolution de l’état clinique des personnes ayant nécessité une hospitalisation pour anorexie mentale dans une unité spécialisée. Pour répondre à notre deuxième axe de recherche, nous avons réalisé une étude psychométrique comparative auprès de 15 personnes présentant un Syndrome d’Asperger, 15 anorexiques et deux groupes de témoins appariés à chaque groupe clinique. Nous avons utilisé des entretiens semi-structurés pour confirmer les diagnostics du Syndrome d’Asperger et d’AM (ADOS et MINI). Les participants ont complété des échelles d’alexithymie (BVAQ), de traits autistiques (AQ), d’empathie (IRI, EQ), de dépression (BDI) ainsi que de symptomatologie alimentaire (EAT). Cette étude comparative montre que les anorexiques se rapprochent des personnes souffrant du Syndrome d’Asperger en ce qui concerne l’alexithymie et certains traits autistiques, notamment cognitifs. (...) This work concerns the impact and the nature of socio-affective difficulties in Anorexia Nervosa (AN). Interoceptive and introspective difficulties, as apprehended by measures of alexithymia, could be linked to the severity of clinical profiles among AN patients, and have an impact not only on their somatic state but also on their interpersonal functioning.Alongside, alexithymia and social avoidance are deficits that are encountered in disorders in the autistic spectrum. The London Institute of Psychiatry has indeed proposed a model involving shared endophenotypes between these disorders and AN, thus concluding to a phenotype overlap. The lack of flexibility and central coherence among these patients are issues that are being increasingly broached in the literature, and these features do indeed appear common to both pathologies. Socio-affective difficulties are also widely discussed in this respect, but as yet there have been few studies. Our first line of research was the study of the links between alexithymia, clinical factors (such as age at onset, duration of illness, number of relapses, evolution of global state), and social anxiety, taking into account any possible confounders highlighted in the literature (nutritional state, anxious-depressive affects). The second line of research was an exploration of the overlap between disorders in the autism spectrum and AN, by way of a comparison of the socio-affective profiles of AN patients and patients with Asperger's syndrome. To address the first line of research two studies were conducted. The first involved 60 female patients, and the second included 213 male and female patients. The patients in both of these studies were hospitalised for an episode of anorexia in units specialised in the care of eating disorders. The first study explored a homogenous population of anorexic adolescent girls with an illness duration of three years or more, all hospitalised in the same facility in Paris. Participation in the second study was proposed to all patents aged between 13 and 65 years hospitalised for an episode of anorexia across 11 specialised units in France. For both studies the scores used were derived from psychometric measures of alexithymia (TAS-20 or BVAQ), eating disorder symptoms (EDI or EDE-Q and EAT), and anxious-depressive affects (SCL-90 or HAD). Global state, anxiety and social avoidance were assessed in the course of semi-structured interviews (GOAS and LSAS respectively). From these studies it emerged that alexithymia appears to have an aggravating role, not only on eating symptoms, but also on social avoidance. The impact of alexithymia extends beyond that of the nutritional state and dysphoric affects. Alexithymic functioning also appears to have a negative impact on the evolution of clinical state among individuals having required hospitalisation in a unit specialised in AN. To explore the second line of research we performed a comparative psychometric study on 15 individuals presenting Asperger's syndrome, 15 anorexic patients, and two control groups matched to the two clinical groups. Semi-structured interviews were used to confirm the diagnoses of Asperger's Syndrome and AN (ADOS and MINI). The participants completed the scales for alexithymia (BVAQ), autistic traits (AQ), empathy (IRI,EQ), depression (BDI) and eating symptoms (EAT). This comparative study showed that AN subjects exhibited similarities with Asperger subjects for alexithymia and certain autistic traits, in particular cognitive. In contrast, important differences were observed for social skills, with anorexics exhibiting more empathy and greater concern for others that the patients with a disorder in the autism spectrum. From a clinical point of view in the field of the care of AN, this research shows the value of developing new approaches centred on the recognition of emotional states and the improvement of social skills. (...) Electronic Thesis or Dissertation Text fr http://www.theses.fr/2013PA05H128/document Courty, Annaïg 2013-09-23 Paris 5 Adrien, Jean-Louis Berthoz, Sylvie