Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue

Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n’en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens –telle bien sûr l’Italie – mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu’en attestent les hommages qui lui ont été rendus...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Montanaro, Mara
Other Authors: Paris 5
Language:fr
it
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013PA05H007
id ndltd-theses.fr-2013PA05H007
record_format oai_dc
collection NDLTD
language fr
it
sources NDLTD
topic Philosophie
Philosophy
305.42
spellingShingle Philosophie
Philosophy
305.42
Montanaro, Mara
Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
description Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n’en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens –telle bien sûr l’Italie – mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu’en attestent les hommages qui lui ont été rendus dans Radical Philosophy et Signs. Dans ma thèse, la première sur Françoise Collin, je me suis employée à reconstruire, problématiser et interpréter ses écrits, ses essais, ses articles (qui, pour la plupart ne sont pas traduits en italien) en ayant comme fil rouge le concept de praxis dans l’écriture, dans l’engagement féministe et dans la philosophie. J’ai entrepris de montrer qu’il y a une cohérence dans la discontinuité, une cohérence structurelle.Dans le premier chapitre j’ai analysé comment née à l’écriture par la poésie - ses premiers poèmes ont été publiés dans les années 1960 dans la revue Ecrire, dirigée par Jean Cayrol - elle a écrit ses premiers romans Le Jour fabuleux (1961) et Rose qui peut (1963) au Seuil, pour se consacrer ensuite à la philosophie et publier, chez Gallimard, une étude de l’oeuvre de Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l’écriture, quand Blanchot n’était encore connu que dans un cercle restreint. Ce premier essai consacré à Blanchot en France reste aujourd’hui encore une des monographies de référence sur ce grand auteur du siècle précédent. J’ai donc, dans mon premier chapitre, exploré son rapport à l’écriture comme mouvement perpétuel, les concepts de négation, négativité et négatif, le rapport entre littérature et philosophie. Il y a aussi une digression avec l’oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (les concepts de corps en langage), enfin j’ai vu la comparaison que Françoise Collin a fait entre l’ «entretien infini» chez Blanchot et «le dialogue pluriel» chez Arendt. Dans le deuxième chapitre j’ai reconstruit la chronologie et la généalogie de son engagement féministe. En 1973, de retour d’un voyage à New York, elle crée et anime la première revue féministe en langue française, Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d’ information féministes). Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît en octobre 1973. La revue assume très tôt une dimension internationale dans le monde francophone. J’ai aussi analyse la polysémie des leitmotiv du féminisme : mon corps à moi, le privé est politique, un enfant si je veux quand je veux, le rapport entre insurrection et institution, fondamentale pour comprendre le cheminement de Françoise Collin, je retrace aussi la figure de Simone De Beauvoir telle qu’elle émerge dans les articles de Collin. Enfin j’ai problématisé, interrogé les théories féministes et j’ai reconstruit brièvement l’historie du mouvement féministe en Belgique et en France (MLF). Le troisième chapitre de ma thèse porte sur le rapport intellectuel que Françoise Collin a développé avec l’oeuvre de Hannah Arendt. Dans les années 1980, Françoise Collin a introduit sur la scène philosophique française la lecture de gauche de Hannah Arendt en France en co-organisant au Collège international de philosophie, le colloque international Ontologie et Politique. En 1985 elle écrit L’homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt. (Odile Jacob). Dans le remarquable entretien qu’elle eut avec Florence Rochefort et Danielle Haase-Dubosc en 2001, elle dit : L’articulation complexe entre poétique et politique est même peut-être le support permanent de ma réflexion. S’il y a tension entre ces deux dimensions de l’expérience humaine, il y a aussi rapport dans la mesure où il ne peut y avoir bouleversement politique (dans les rapports de sexe) sans bouleversement symbolique, lequel n’est pas réductible à la ponctualité de lois ou de mesures sociales. Le changement se cherche mais n’obéit pas au commandement. C’est dans ma réflexion sur l’écriture que j’ai appris ce que je continue à nommer «aller en direction de l’inconnu ».... === Pas de résumé en anglais
author2 Paris 5
author_facet Paris 5
Montanaro, Mara
author Montanaro, Mara
author_sort Montanaro, Mara
title Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
title_short Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
title_full Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
title_fullStr Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
title_full_unstemmed Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
title_sort françoise collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue
publishDate 2013
url http://www.theses.fr/2013PA05H007
work_keys_str_mv AT montanaromara francoisecollinlarevolutionpermanentedunepenseediscontinue
AT montanaromara pasdetitretraduit
_version_ 1719243600067297280
spelling ndltd-theses.fr-2013PA05H0072019-09-06T03:20:18Z Françoise Collin : la révolution permanente d'une pensée discontinue Pas de titre traduit Philosophie Philosophy 305.42 Françoise Collin était écrivaine, féministe, philosophe qui connue surtout dans le monde francophone, n’en a pas moins exercé une influence certaine dans les pays méditerranéens –telle bien sûr l’Italie – mais aussi dans les pays anglophones, ainsi qu’en attestent les hommages qui lui ont été rendus dans Radical Philosophy et Signs. Dans ma thèse, la première sur Françoise Collin, je me suis employée à reconstruire, problématiser et interpréter ses écrits, ses essais, ses articles (qui, pour la plupart ne sont pas traduits en italien) en ayant comme fil rouge le concept de praxis dans l’écriture, dans l’engagement féministe et dans la philosophie. J’ai entrepris de montrer qu’il y a une cohérence dans la discontinuité, une cohérence structurelle.Dans le premier chapitre j’ai analysé comment née à l’écriture par la poésie - ses premiers poèmes ont été publiés dans les années 1960 dans la revue Ecrire, dirigée par Jean Cayrol - elle a écrit ses premiers romans Le Jour fabuleux (1961) et Rose qui peut (1963) au Seuil, pour se consacrer ensuite à la philosophie et publier, chez Gallimard, une étude de l’oeuvre de Maurice Blanchot, Maurice Blanchot et la question de l’écriture, quand Blanchot n’était encore connu que dans un cercle restreint. Ce premier essai consacré à Blanchot en France reste aujourd’hui encore une des monographies de référence sur ce grand auteur du siècle précédent. J’ai donc, dans mon premier chapitre, exploré son rapport à l’écriture comme mouvement perpétuel, les concepts de négation, négativité et négatif, le rapport entre littérature et philosophie. Il y a aussi une digression avec l’oeuvre de Maurice Merleau-Ponty (les concepts de corps en langage), enfin j’ai vu la comparaison que Françoise Collin a fait entre l’ «entretien infini» chez Blanchot et «le dialogue pluriel» chez Arendt. Dans le deuxième chapitre j’ai reconstruit la chronologie et la généalogie de son engagement féministe. En 1973, de retour d’un voyage à New York, elle crée et anime la première revue féministe en langue française, Les Cahiers du Grif (Groupe de recherche et d’ information féministes). Le premier numéro des Cahiers du Grif paraît en octobre 1973. La revue assume très tôt une dimension internationale dans le monde francophone. J’ai aussi analyse la polysémie des leitmotiv du féminisme : mon corps à moi, le privé est politique, un enfant si je veux quand je veux, le rapport entre insurrection et institution, fondamentale pour comprendre le cheminement de Françoise Collin, je retrace aussi la figure de Simone De Beauvoir telle qu’elle émerge dans les articles de Collin. Enfin j’ai problématisé, interrogé les théories féministes et j’ai reconstruit brièvement l’historie du mouvement féministe en Belgique et en France (MLF). Le troisième chapitre de ma thèse porte sur le rapport intellectuel que Françoise Collin a développé avec l’oeuvre de Hannah Arendt. Dans les années 1980, Françoise Collin a introduit sur la scène philosophique française la lecture de gauche de Hannah Arendt en France en co-organisant au Collège international de philosophie, le colloque international Ontologie et Politique. En 1985 elle écrit L’homme est-il devenu superflu ? Hannah Arendt. (Odile Jacob). Dans le remarquable entretien qu’elle eut avec Florence Rochefort et Danielle Haase-Dubosc en 2001, elle dit : L’articulation complexe entre poétique et politique est même peut-être le support permanent de ma réflexion. S’il y a tension entre ces deux dimensions de l’expérience humaine, il y a aussi rapport dans la mesure où il ne peut y avoir bouleversement politique (dans les rapports de sexe) sans bouleversement symbolique, lequel n’est pas réductible à la ponctualité de lois ou de mesures sociales. Le changement se cherche mais n’obéit pas au commandement. C’est dans ma réflexion sur l’écriture que j’ai appris ce que je continue à nommer «aller en direction de l’inconnu ».... Pas de résumé en anglais Electronic Thesis or Dissertation Text fr it http://www.theses.fr/2013PA05H007 Montanaro, Mara 2013-11-29 Paris 5 Università del Salento (Italie) Marzano, Maria Michela Forcina, Marisa