Guerre totale et concept de partisan pendant la guerre de 1870-1871

Après la défaite française de Sedan le 2 septembre 1870 et la chute de l’Empire, la France s’engage dans la poursuite de la guerre contre son envahisseur. Ses armées défaites, le pays doit se réorganiser pour se reconstituer militairement. Aux côtés des armées régulières, Gambetta appelle de ses vœu...

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Bibliographic Details
Main Author: Dirou, Armel
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013PA040031
Description
Summary:Après la défaite française de Sedan le 2 septembre 1870 et la chute de l’Empire, la France s’engage dans la poursuite de la guerre contre son envahisseur. Ses armées défaites, le pays doit se réorganiser pour se reconstituer militairement. Aux côtés des armées régulières, Gambetta appelle de ses vœux l’armement du peuple au sein d’unités irrégulières et à la mobilisation de toutes les ressources du pays. Au-delà de l’aspect incantatoire de la levée en masse qu’il proclame, il renonce finalement à l’emploi de ces unités irrégulières. Il pense en effet que toute bascule révolutionnaire de certaines d’entre elles pourrait ternir l’image et menacer la restauration républicaine à laquelle il aspire. Ainsi, contrairement à ce qu’ont écrit Moltke ou Colmar von der Goltz, Gambetta savait ce qu’il pouvait militairement attendre de ces unités irrégulières ; il voulait la victoire de la France mais pas à tout prix. Il n’était pas prêt politiquement à prendre tous les risques. Face à l’insurrection qui se développe considérablement à partir du mois d’octobre 1870, les Prussiens et les Allemands consacrent 25% de leurs troupes à la sûreté de leurs arrières. Se fondant sur la loi du 4 juin 1851 sur l’état de siège, ils exercent une répression d’une implacable dureté. Les francs-tireurs ne sont pas un ennemi à respecter puisque ces combattants irréguliers n’ont aucune existence légale. Ils sont tel un parasite qu’il convient d’éradiquer. Cette guerre apparaît finalement comme l’aboutissement d’une réflexion prussienne sur la terreur qui s’est étoffée et a mûri tout au long du XIXe siècle. === After the French defeat at Sedan on 2nd September 1870 and the fall of the Empire, France continued to wage war on the invading armies. In order to recover its military capability after the defeat of its army, the country was obliged to undertake a radical reorganization of its armed forces.Alongside the use of regular armed forces, Gambetta advocated arming the population in units of irregulars and mobilizing all the country's resources. The magic spell of the mass uprising which he was proclaiming aside, he finally abandoned the use of irregular units as he believed that any revolutionary change of direction amongst any of them could tarnish their image and threaten the restoration of the Republic to which he aspired. Thus, contrary to what was suggested by Moltke or Colmar von der Goltz, Gambetta knew what he could expect from his irregular units in military terms; he sought a French victory but not at any price. He was not ready to take all the political risks involved.From October 1870 onwards, the insurgency gained considerable strength forcing the Prussians and Germany to deploy 25% of their troops to secure their rear areas. Using the 4th June 1851 Law on the state of siege, they undertook a brutal and relentless campaign of repression: the snipers were not an enemy worthy of respect since irregulars had no legal status. They were parasites which had to be eradicated. This war seems in fact to be the result of Prussian thinking on the use of terror which evolved and matured throughout the nineteenth century.