Summary: | L’objectif de cette thèse est de contribuer, d’un point de vue théorique, à la compréhension des raisons du succès très médiatisé du microcrédit dans les pays du Sud afin d’analyser les conditions de son efficacité pour les pays du Nord. Dans le premier chapitre, nous cherchons à identifier les facteurs clés du succès constaté des prêts de groupe, pratique dominante dans les pays du Sud, pour démontrer que ces conditions spécifiques sont difficilement réunies dans les pays du Sud eux-mêmes, et sans doute encore moins dans les pays du Nord. Pour y arriver, nous procédons à une présentation descriptive des principales modalités de prêts de groupe, suivie d’une analyse théorique de leurs mécanismes incitatifs en mobilisant notamment les travaux de Ghatak (1999), Ghatak et Guinnane (1999) et Guttman (2008). Dans le deuxième chapitre, nous nous intéressons à la pratique alternative de microcrédit de type « entrepreneurial », plus adaptée à l’environnement socio-économique assez complexe des pays industrialisés et utilisée dans une perspective de promotion du travail indépendant. Il s’agit d’une pratique qui consiste à coupler le microcrédit avec un encadrement des clients financés. Après avoir précisé les enjeux et les spécificités de cette pratique, nous proposons un modèle analytique qui rend compte de divers effets induits par l’encadrement inclus dans l’offre de microcrédit. Nous montrons finalement que fournir un encadrement aux clients financés pour soutenir l’offre de microcrédit, ce n’est pas la panacée. L’efficacité de cet encadrement est liée en particulier à celle des mécanismes de contrôle des institutions de microfinance (IMFs) pour la sélection des projets financés, sinon l’encadrement peut être porteur d’un biais négatif (ou effets pervers). L’intervention des autorités publiques se justifie alors, via notamment trois mesures de subventions que nous spécifions, afin d’agir sur les incitations des acteurs et améliorer l’efficacité globale du dispositif. === The objective of this thesis is to contribute, from a theoretical viewpoint, in the understanding of the reasons of the highly publicized success of microcredit in developing countries in order to analyze its efficiency conditions in developed countries. In the first chapter, we seek to identify the key factors of the observed success of group loans, a prevailing practice in developing countries, to demonstrate that they themselves hardly meet these specific conditions and that developed countries satisfy such conditions with even more difficulties. For that, we conduct a descriptive presentation of the main terms in group lending, followed by a theoretical analysis of the incitative mechanisms based on the work of Ghatak (1999), Ghatak and Guinnane (1999) and Guttman (2008). In the second chapter, we focus on an alternative microcredit practice, which is entrepreneurial-like, more appropriate to the rather complex socioeconomic climate of industrialized countries and used in the intent of promoting self-employment. It is a practice that involves matching a microcredit with mentoring funded clients. After pinpointing the stakes and the specificities of this practice, we suggest an analytical model that takes into account the various effects induced by the mentoring included in microcredit supply. Finally, we show that providing mentoring to funded clients in order to sustain microcredit supply is no panacea. The efficiency of this mentoring is specifically linked with the efficiency of the control mechanisms of the microfinance institutions (MFIs) in the selection of the funded projects; otherwise, mentoring may generate a negative bias (or perverse effects). Government intervention is then justified, mainly via three subsidy measures that we put forth, so as to act on the incentives of the participants and to improve the overall efficiency of the mechanism.
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