Violence d’adolescents en difficulté scolaire : Entre affect et cognition

Cette recherche interroge le lien affect-cognition chez des adolescents violents, en souffrance scolaire, à travers une dynamique de dépendance vs différenciation cognitive, émotionnelle et psychique. Elle a été réalisée dans deux établissements secondaires dans la région lyonnaise. Trois phases de...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Karray, Amira
Other Authors: Lyon 2
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013LYO20097
Description
Summary:Cette recherche interroge le lien affect-cognition chez des adolescents violents, en souffrance scolaire, à travers une dynamique de dépendance vs différenciation cognitive, émotionnelle et psychique. Elle a été réalisée dans deux établissements secondaires dans la région lyonnaise. Trois phases de travail de terrain ont été articulées. La première, exploratoire, s’est intéressée à l’observation du milieu scolaire à travers des entretiens avec des professionnels (N=8). La deuxième, quantitative, a consisté, à l’aide d’un questionnaire, en un recueil de données auprès d’adolescents (N= 112) quant à leurs violences, leurs rapports aux savoirs, leur quotidien scolaire. Des échelles (Questionnaires de Styles cognitifs, SITA et TAS-20) ont également été administrées pour évaluer la dépendance cognitive, l’alexithymie et le second processus de séparation-individuation. La troisième, clinique, a permis de faire un travail approfondi autour de la singularité d’adolescents en difficulté et dits violents (N=6). Elle s’est basée sur des entretiens cliniques et le Rorschach. Les résultats des phases exploratoire et quantitative ont montré un lien entre dépendance cognitive et difficultés scolaires. La violence à l’école associée aux difficultés scolaires est en lien avec une vulnérabilité cognitive, émotionnelle et relationnelle. Quant à la violence seule, sans difficultés scolaires, elle semble au contraire porter un mouvement de différenciation. Les résultats cliniques corroborent l’idée d’une violence scolaire qui vient interpeller le lien. Elle prend valeur d’une recherche de place singulière, de différenciation et de subjectivation. Les dynamiques de dépendance et d’indifférenciation s’intriquent à un fonctionnement cognitif similaire. Une défaillance dans les contenants de pensée vient s’exprimer dans une violence non contenue, comme une recherche de support à la pensée dans le milieu scolaire, à travers un support à la relation. Le rapport cognitif au scolaire s’inscrit dans cette dynamique globale d’un rapport aux contenants, recherchés et mis à l’épreuve dans les interactions avec l’environnement. Cet environnement peine parfois à décoder, à accueillir cette quête, ou à y apporter la compréhension et la réponse adéquate. Ceci fait de l’espace scolaire un espace de lutte pour la différenciation du sujet et par là même un espace potentiel pour créer, en marge parfois des contingences strictement scolaires, un chemin pour l’identité. === This research exmines the link between cognition and affectivity on adolescents with school suffuring, trough studying dependency vs differenciation dynamic on cognitive, emotionnal and affective issues. It was conducted in two secondary establishments in Lyon, France. Three steps have been articulated. The first, exploratory, was interested in the observation of the school through interviews with professionals (N = 8). The second, quantitative, was done with a questionnaire to collect data about adolescents’ violence, relationship to knowledge and school. Scales (Cognitive Styles Questionnaires, SITA and TAS-20) were also administered to assess cognitive dependency, alexithymia and separation-individuation second process. The third, clinical, focused the singularity of troubled and violents teens (N = 6). It was based on clinical interviews and Rorschach test. The results of exploratory and quantitative phases have shown a link between cognitive dependence and scholar difficulties. When associated with scholar difficulties, violence at school is linked with a cognitive, emotionnal and relationnal vulnerability. However, violence alone, without scholar difficulties, seems to be rather a sign of differentiation. The clinical results support the idea that school violence have relationship signification. It takes value of research a space force singular differentiation and subjectivity. The dynamics of dependency and lack of differentiation is also explaining similar cognitive functioning. A failure in containers of thought is expressed in a non-contained violence, as a research of support for thinking in schools, through the relationship. Cognitive relation to the school is part of this overall report to the containers witch are researched and tested in dynamic interactions with the environment. Sometimes, environment has difficulies to receive and understand this quest, and to bring appropriate response. So school may be a space of differenciation and subjectivation struggle. It may be a potential space to create, in marge of school contingency, a way for identity.