Summary: | Cette recherche en sociologie du genre vise à comprendre la rareté de femmes arbitres à la Fédération Malgache de Volley-Ball (FMVB). Elle a pour problématique l'articulation entre pratiques professionnelles d'arbitrage et normes des identités sexuées de la société malgache. Faute de travaux existant portant sur genre et sport à Madagascar, la démarche procède d'une enquête exploratoire. L'approche institutionnelle et statistique met en évidence un double plafond de verre, bloquant la formation des femmes à l'arbitrage, puis leur promotion de carrière. L'approche qualitative interroge sur ces faits des arbitres femmes (8) et des cadres ou dirigeants sportifs (17 dont 14 hommes) par entretien, des volleyeuses de Tananarive (222) par questionnaire. Toutes les réponses convergent sur les faits mais les interprétations divergent : les arbitres femmes dénoncent des procédés discriminatoires et la domination masculine qu'elles affrontent ; les dirigeants légitiment leur gestion en se prévalant des normes et valeurs patriarcales de la société malgache ; d'autres cadres hommes se dissocient de ces positions et d'autres Fédérations favorisent l'arbitrage féminin, jusqu'à l’international. Les réponses des volleyeuses viennent prouver leur disponibilité pour le sport, expriment en majorité une conception égalitaire de l'arbitrage et un quart déclarent souhaiter devenir arbitre. Bien que la fin des discriminations de la gestion arbitrale à la FMVB semble dépendre de rapports de pouvoir internes, l'enquête montre l'émergence de mobilités de genre dans le milieu sportif malgache, les femmes arbitres y ayant notamment conquis de nouvelles prérogatives publiques et démocratiques. === This research in the field of sociology of gender aims at understanding the rarity of female referees in the Malagasy Federation of Volleyball (MFVB). The issue concerns the link between the professional practice of arbitration and the norms of sexual identities in the Malagasy society. Due to the lack of existing work on gender and sport in Madagascar, our approach proceeds from an exploratory investigation. The institutional and statistical approach reveals the existence of a double glass ceiling, blocking women's arbitration training, and then, their career promotion. Interviews were conducted, in a qualitative approach, with female referees (8), leaders or managers (17 with 14 men), and a questionnaire was filled in by female volleyball players from Antananarivo (222). All answers point towards the facts but the interpretations vary: the female referees denounce discriminatory processes and the male domination they are facing, leaders legitimize their management practice, relying on the patriarchal norms and values of the Malagasy society, while other male managers do not abide by these positions and other federations promote female arbitration on an international scale. The female volleyball players' responses prove that they are available for the sport and generally express an egalitarian conception of arbitration, a quarter of the women even said they would like to become referee. Although the end of discrimination in the arbitral management of the MFVB seems to depend on internal power relations, the survey shows the emergence of gender mobility in the Malagasy sport community, women referees have actually conquered new public and democratic prerogatives.
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