Summary: | Aux XVIe et XVIIe siècles, avec la lecture des œuvres d’Achille Tatius et Héliodore d’Émèse, auteurs grecs des premiers siècles de l’ère chrétienne, les auteurs espagnols redécouvrent un genre particulier qui sera qualifié tantôt de romand’aventures, tantôt de roman byzantin. Tant l’appellation de roman que la qualification de byzantin sont fautives puisqu’il s’agit en fait de récits poétiques ou en prose antérieurs à la fin du IVe siècle, c’est-à-dire antérieurs à ce qu’il est convenud’appeler historiquement l’ère byzantine. Pour notre part, nous retiendrons l’appellation de roman néo-hellénistique ou roman néo-grec espagnol – voire « roman baroque », à l’instar de Georges Molinié1 – pour qualifier le nouveau genreromanesque créé à partir de ces récits. Nous voyons dans ce genre le développement d’une littérature en adéquation avec les exigences éthiques et esthétiques de l’« utile dulci » horacien. Influencé par le contexte politico-religieux de la Contre-Réforme, le roman néo-grec espagnol ou roman baroque expose de manière plus ou moins patente le thème de la diatribe à propos du libre arbitre et de la prédestination. Le rôle joué au cœur de ces romans par la Providence et le Destin, en particulier sous leur forme emblématique, semble empreint de l’enseignement des dogmes catholiques défendus lors du Concile de Trente. Dans les quatre ouvrages du corpus (El peregrino en su patria de Lope de Vega, Los trabajos de Persiles y Sigismunda de Miguel de Cervantès, Historia de Hipólito y Aminta de Francisco de Quintana, El Criticón de Baltasar Gracián), le problème du déterminisme et celui du salut sont de nombreuses fois soulevés. Cela se produit soit dans des discussions entre les personnages, soit dans le cours même de l’intrigue par l’apparition de phénomènes de prédiction astrologique ou autre mettant en cause les notions de Fortune et de Destin. De la même façon, les personnages, par leur manière d’être et d’agir, évoquent la notion de libre arbitre soulignant ainsi l’importance des actes qu’ils accomplissent pour assurer leur salut. === In the sixteenth and seventeenth centuries, thanks to the writings of Achilles Tatiusand Heliodorus of Emesa, two Greek authors who lived the first centuries of the Christian era, the Spanish writers rediscover a new particular genre. Those books are either labeled as adventure novels or Byzantine novels. Both the terms “novel” and “Byzantine” are inadequate since those books deal with storylines in prose or in verse dating back to the end of the fifth century, that is to say prior to what is commonly and historically termed as the Byzantine era. We will stick to the expressions “Spanishand Greek novel” or “Baroque novel” as taken up by Georges Molinié in order to label this new fictional genre in which we can perceive the development of a literature more in terms with the ethic and a esthetic standards of the Horacian « utile dulci ».Influenced by the political and religious frame of the Counter Reformation, the Spanish and Greek novel or « Baroque novel » exposes in an underlying way the theme of the diatribe about free will and predestination. The role played byProvidence and Fate in those novels, in particular under their emblematic form, is revealing of the Catholic dogmas defended during the Council of Trent. In the four books of the corpus (El peregrino en su patria by Lope de Vega, Los trabajos de Persiles y Sigismunda written by Miguel de Cervantes, Historia deHipólito y Aminta by Francisco de Quintana, Baltasar Gracian’s El Criticón) the issues of determinism and salvation are being raised. This occurs either during thedialogues, or in the development of the plot through the appearance of phenomena of astrological prediction or of other natures dealing with the notions of Fortune and Destiny. In the same way, the characters – through the way they act and behave –evoke the notion of free will, thus underlining the importance of the actions they accomplish in order to secure their salvation.
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