Summary: | Contextes différents en matière d’histoire et de temporalité migratoires, la France et la Catalogne en Espagne proposent un traitement politique relativement opposé des particularismes. Cette thèse s’intéresse plus particulièrement aux effets de l’ethnoracialisation des populations européennes sur les relations entre habitants des villes moyennes mélangées. Dans les deux pays étudiés, on constate une forme d’homogénéisation dans la pratique quotidienne de l’ethnicité des habitants. L’ethnoracialisation participe à reconfigurer les espaces urbains des villes moyennes, notamment à travers la constitution de centralités minoritaires. Or ces aires urbaines accélèrent l’imbrication des logiques ethniques et racisantes. Ce sont des espaces d’entre-soi, investis par les habitants originaires du Maghreb et ils matérialisent une frontière visible entre les groupes dans la ville. Egalement objet de stigmatisation et de contournements, les centralités minoritaires sont le lieu privilégié d’expression de tensions ethnoraciales dans la ville. Elles génèrent de l’insécurité urbaine qui facilite les processus de différenciation ethnoraciale et les amalgames sur les minorités. Les stéréotypes sur les originaires du Maghreb sont ainsi façonnés par l’expérience urbaine, l’histoire et le cadre national et le contexte plus global : on assiste à l’adoption commune de modalités de traitement des marqueurs ethnoraciaux, sous la rhétorique des civilisations. La peur des différences ethnoraciales justifie alors la naturalisation et la banalité du racisme et pour se dégager des assignations, les minorités usent d’un ensemble de stratégies de dépassement et de résistance au stigmate. === With different historical contexts and migration temporalities, France and the region of Catalogna in Spain apply relatively opposing policies concerning specificities. This PhD thesis focuses more specifically on the effects of the ethno-racialization of the European populations on the relations between people in mixed medium sized cities. In the two studied countries, we can witness a certain homogenization in the everyday practice of ethnicity of the inhabitants. The ethno-racialization contributes to the reconfiguration the urban spaces of medium-size cities, in particular through the establishment of minority centralities. But the urban areas speed up the intertwining of ethnic and racializing logics. These are spaces of self-segregation, invested by population from the Maghreb and it materializes a visible border between the groups within the city. Also subject to stigmatization and bypasses, the minority centralities have become places of ethnoracial tensions in the city. This creates urban insecurities which favours the process of ethno-racial differentiation as well as assimilating them to minorities. The stereotypes about people of Maghrebian origins are thus created through urban experience, History and the national scope, and the more global context : we can witness the common adoption of the use of ethno-racial markers, behind the rhetoric of civilizations. The fear of ethnoracial differences then justifies the normalization and banalization of racism and to escape these designations, the minorities use a numbers of strategies to surpass themselves and to resist the stigmatization.
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