Cosmogonies imaginaires : les mondes secondaires dans la science-fiction et la fantasy anglophones, de 1929 à nos jours

J'ai voulu étudier un phénomène qui sous-tend l'écriture de la littérature spéculative (science-fiction et fantasy) aujourd'hui : la création d'un « monde secondaire », selon l'expression de J.R.R. Tolkien. Deux problèmes se posaient de prime abord. Premièrement, l'ense...

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Bibliographic Details
Main Author: Cristofari, Cécile
Other Authors: Aix-Marseille
Language:fr
Published: 2013
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2013AIXM3030
Description
Summary:J'ai voulu étudier un phénomène qui sous-tend l'écriture de la littérature spéculative (science-fiction et fantasy) aujourd'hui : la création d'un « monde secondaire », selon l'expression de J.R.R. Tolkien. Deux problèmes se posaient de prime abord. Premièrement, l'ensemble culturel et éditorial que recouvre l'expression « littérature spéculative » est relativement flou, du fait des problèmes de délimitation des genres et de la problématique culturelle plus générale (la littérature spéculative est-elle définie par des motifs littéraires, ou par l'appareil culturel qui l'entoure ?). Deuxièmement, un « monde secondaire » est-il uniquement un univers inventé entièrement différent ou détaché du monde réel, ou peut-il recouper le monde réel, etc. ? La littérature spéculative étant un genre foisonnant et en pleine évolution, j'ai pris le parti de ne pas donner de réponses définitives. Plutôt que de tenter de tracer des frontières, j'ai cherché à mettre en évidence les différents éléments dont se constituent les mondes secondaires : les traditions du genre sur lesquels les auteurs s'appuient pour transmettre la vision d'un univers original à leurs lecteurs, entre mise en avant de l'originalité et utilisation d'éléments connus comme soubassement, ainsi que la vision particulière de l'histoire, de la géographie et de la place de l'humanité dans le monde que les auteurs développent. Cette réflexion se veut située à la fois en amont et en aval de l'acte d'écriture. Elle se conclut sur les questions qui se posent aux auteurs contemporains : questions de renouvellement du genre, ou d'ouverture sur les autres médias, en particulier ceux que pratiquent les amateurs. === I endeavoured to study a phenomenon underlying contemporary speculative fiction (science fiction and fantasy): the creation of a ‘secondary world', to use J.R.R. Tolkien's phrasing. I had to solve two preliminary problems. First, the cultural and economic phenomenon that speculative fiction represents has a blurry outline, questions regarding genre delimitation and wider cultural problems (is speculative fiction defined only by a number of literary patterns, or by the whole cultural apparatus that goes with it?) being difficult to answer. Secondly, does the notion secondary worlds only apply to invented worlds that are entirely different or detached from the real world, or can it be applied to texts that take place at least partly in the real world, etc.? Speculative fiction being a diverse genre that has been steadily evolving for years, I have chosen to avoid giving definitive answers to those questions. Instead of looking for boundaries, I have tried to emphasise the various building blocks of secondary worlds in speculative fiction: the traditions of the genre authors rely on to convey their view of an original universe to their readers, in a dialogue between known elements used as a foundation and the idiosyncratic view of history, geography and the place of mankind in the particular secondary world developed by the author. In an attempt to open this study to the contemporary practice of world-building, I have concluded with the questions that speculative fiction authors face today: how to renew the tropes of the genre, how speculative fiction pervades other media, in particular the practices of fans.