Le féminin dans les paysages pré-chrétiens irlandais

La présente étude s’intéresse aux popula-tions installées en Irlande avant l’arrivée du christianisme (aux environs du Ve siècle de notre ère), et plus précisément aux bâtisseurs des tombes à couloirs du Néolithique ainsi qu’aux Celtes. L’omniprésence d’une com-posante féminine symbolique dans les p...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Onda, François-Joseph
Other Authors: Rennes 2
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2012REN20021/document
Description
Summary:La présente étude s’intéresse aux popula-tions installées en Irlande avant l’arrivée du christianisme (aux environs du Ve siècle de notre ère), et plus précisément aux bâtisseurs des tombes à couloirs du Néolithique ainsi qu’aux Celtes. L’omniprésence d’une com-posante féminine symbolique dans les pay-sages pré-chrétiens (qu’ils soient naturels, mégalithiques ou littéraires) est au centre de cette analyse, qui prend en considération le caractère matrifocal des sociétés archaïques et en évalue l’impact sociétal et rituel chez les Celtes. La thèse examine la spécificité de la perception des reliefs et l’expression sym-bolique de la représentation. Cette dernière se traduit chez les populations du Néolithique par une féminisation du paysage au travers des modifications délibérées de lieux naturels ou la création de sites clefs (tels que Brú na Bóinne ou Loughcrew). Nous montrons aussi que cette perception de l’espace comme fé-minin fut relayée chez les Celtes par la créa-tion de mythes mettant en scène des figures féminines divines ou évhémérisées transfonc-tionnelles. Le rapprochement proposé entre les créa-tions de ces deux groupes humains distants de plusieurs millénaires (de - 3500 à 700) vise à montrer qu’il existe dans les deux cas conception similaire de la terre d’Irlande comme féminine. Pour ce faire, la thèse met en relation plusieurs disciplines. La confron-tation des documents archéo-mythologiques révèle une continuité chronologique dans les représentations qui est liée à l’assimilation de l’héritage culturel indigène par les Celtes venus du continent. Nous avançons l’idée que l’osmose entre ces deux cultures a donné naissance à une identité celte insulaire unique, fortement ancrée dans la terre d’Irlande. === This study deals with the peoples who settled in Ireland before the coming of Chris-tianity (around the 5th century C.E.), and more precisely with both the builders of pas-sage tombs dating from the Neolithic period and the Celts. The analysis revolves around the omnipresence of a symbolical feminine element in pre-Christian landscapes (be they natural, megalithic or literary) and takes into account the matrifocal nature of these ancient communities, assessing its impact on Celtic societies and rituals. A specific apprehension of the natural features and its symbolic repre-sentation will be examined here. The latter is expressed by the Neolithic peoples through feminine sexual attributes they deliberately added to natural places or through the promi-nent sites they built (such as Brú na Bóinne or Loughcrew). It will also be shown that such a feminine perception of the Irish land-scape was taken up by the Celts, who created myths involving transfunctional or euhemer-ised goddess figures. Bringing together the creations of these two peoples separated by several millennia (from 3,500 B.C.E. to 700 C.E.) aims at showing that they shared a similar feminine vision of Ireland. To do so, several fields will be considered. Confronting archaeo-mythological documents will highlight actual chronological consistency in representation. This is linked to the continental Celts’ assim-ilation of the indigenous cultural heritage. We believe that the blending of these two cultures led to a unique insular Celtic identity which is deeply rooted in the land of Éire.