De la musique et des mots. La critique rock à l’aune de la littérature (1966-1975)

Dans la seconde moitié des années soixante naissent aux États-Unis le rock et la critique rock.Les participants de ces deux sphères s'unissent jusqu'à former une camaraderie, mais de cette rencontre surgit aussi un troisième champ. Ni vraiment musical, ni totalement critique, celui-ci est...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Berthomier, Maud
Other Authors: Poitiers
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
810
840
Online Access:http://www.theses.fr/2012POIT5010
Description
Summary:Dans la seconde moitié des années soixante naissent aux États-Unis le rock et la critique rock.Les participants de ces deux sphères s'unissent jusqu'à former une camaraderie, mais de cette rencontre surgit aussi un troisième champ. Ni vraiment musical, ni totalement critique, celui-ci est avant tout « littéraire ». Il nous met au défi de parler de critique rock pour mieux discuter de littérature et non de musique. C'est dans ce paradoxe apparent que Lester Bangs évolue par exemple. Génie tutélaire de ce petit groupe d'auteurs formés au sein des premiers fanzines et magazines rock, il ne décrit pas seulement les mythes rock ; il interroge aussi leur écriture. Plus avant, ce qui se dessine dans ses textes est le portrait du jeune écrivain « débutant » issu de la grande tradition du « journalisme littéraire ». Cela crée des liens entre les conditions d'accès à l'écriture dans la presse et le devenir « écrivain » en littérature. De même, trouve-t-on des annonces et des échos de ces discours dans le « cinéma direct » américain de l'époque, ainsi que dans la critique rock française. Le film Dont Look Back de Donn Alan Pennebaker par exemple montre déjà dès 1965 la nécessité de la création d'une critique non-journalistique sur le rock. Puis, Yves Adrien s'inspire de l'œuvre de Lester Bangs. Et enfin aujourd'hui à plus de quarante ans de distance, toujours Nick Tosches, Peter Guralnick, Greil Marcus et Lenny Kaye reconstruisent en paroles cette première expérience d'écriture et de publication. Aussi, cette thèse étudiera la création inattendue d'un champ littéraire au sein de la critique rock sur un plan mythographique : bien qu'éphémère, celui-ci s'avèrera fécond === In the second half of the sixties, rock music and rock criticism emerge in the United States. The protagonists of the two spheres gather to create a sense of camaraderie, but a third field also arises from that encounter. It is first and foremost a literary one, neither really musical, nor completely criticism-oriented. As a result, it challenges us to discuss rock criticism in order to better understand literature rather than music. Lester Bangs in particular dwells within that apparent paradox. As the figurehead of this little group of authors formed in early rock fanzines and magazines, he not only describes the rock myths but also discusses the way they are written. The portrait of the “aspiring writer” originating from the tradition of “literary journalism” also appears in his texts. This links the conditions of writing in the press to the situation of the fresh writer-to-be in literature. Similarly, auguries and echoes of such discourses can be found during the same period in American “direct cinema” and French rock criticism. For instance Donn Alan Pennebaker already underlines in 1965 the need for a non-journalistic criticism on rock in his documentary Dont Look Back. Later, Yves Adrien follows Lester Bangs works. Finally, forty years on, Nick Tosches, Peter Guralnick, Greil Marcus and Lenny Kaye continue today to reshape verbally this initial experience of writing and publishing. This thesis studies the unexpected birth of a new literary field through mythography. Though short-lived, it was nonetheless fecund