Les pourparlers de paix entre Rome et les Barbares le long du limes rhéno-danubien de 337 à 375

Malgré le redressement accompli par les Tétrarques et Constantin, les relations avec les barbares restent un problème essentiel pour Rome. En témoignent les 25 séquences de pourparlers de paix engagés le long du limes rhéno-danubien entre la mort de Constantin (337) et celle de Valentinien (375). Ap...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Mbadinga, William Charlis
Other Authors: Paris Est
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2012PEST0016/document
Description
Summary:Malgré le redressement accompli par les Tétrarques et Constantin, les relations avec les barbares restent un problème essentiel pour Rome. En témoignent les 25 séquences de pourparlers de paix engagés le long du limes rhéno-danubien entre la mort de Constantin (337) et celle de Valentinien (375). Après une typologie des circonstances dans lesquelles s’engagent ces pourparlers, la thèse analyse la façon concrète dont ils se déroulent. Ils s’organisent en deux étapes : premiers contacts par l’intermédiaire de délégués puis cérémonie de conclusion de la paix. Tout se passe en général dans le barbaricum, quand les barbares, impressionnés par l’adversaire, terrorisés par les ravages subis ou vaincus, envoient des délégués au camp romain pour solliciter la paix. Les sources les présentent en suppliants, mais loin de faire leur deditio, ils viennent discuter les clauses de la paix. Lors de la deuxième phase, chefs et guerriers doivent se livrer à une supplicatio, rappelant le rituel de deditio. Puis ils jurent de respecter la paix et fournissent des otages en garantie. En échange, Rome offre sa fides probablement par un traité (foedus), qui fait du chef barbare un « client », à qui est sans doute remis un document écrit. Deux fois la cérémonie dérape et se termine par le massacre des barbares. Plus rarement, les pourparlers se déroulent dans l’Empire, alors que les barbares y sont encore. Rome se contente alors d’obtenir leur départ (sans conclure semble-t-il de foedus), ou accepte leur deditio et renonce à les expulser. Enfin, quand Rome accepte de conclure la paix en terrain neutre en 369 et en 374, et de traiter le barbare en « ami », c’est le signe d’une détérioration du rapport de forces entre les deux parties, dont les effets se font sentir en 376 quand Valens doit accepter l’entrée des Wisigoths dans l’Empire. === Despite the recovery achieved by the Tetrachs and Constantine, relations with the barbarians remained an essential problem for Rome, as illustrated by the 25 sequences of peace talks within the Rheno-Danubian limes that happened between the death of Constantine (337) and Valentinian (375). After understanding the circumstances in which these negotiations were undertaken, the thesis analyzes in a concrete way the involvement of actors. These talks were held in two stages: the contacts with the envoys on the one hand; an ending ceremony on the other. In general, everything took place in barbaricum: impressed by the enemy, terrorized by the sustained ravages, or beaten, the barbarians sent their envoys to the Roman camp in order to solicit peace. The sources present the barbarians as supplicants, but far from doing their deditio, they came to discuss peace clauses. During the second phase, chiefs and warriors had to engage in a supplicatio, a procedure that reminds the deditio ritual. Then, they swore to respect peace clauses, supplying hostages as a guarantee. In exchange, Rome offered its fides likely in the form of a treaty (foedus) making barbarian chiefs "clients". A written document was probably given. It happened only twice in the given period that this ceremony ended with the massacre of the barbarians. Less often, the talks took place in the Roman Empire, while the barbarians were still present. In this case, Rome contented itself with getting their departure (apparently without concluding a foedus), or accepting their deditio and renouncing their expulsion. The sign of the deterioration of the balance of power between the two parties came finally in 369 and 374, when Rome accepted to conclude peace on a neutral ground, treating barbarians chiefs as « friends ». The effects of these peace talks were felt in 376, when Valens had to accept Wisigoths’s entry into the Roman Empire.