Summary: | La conception nietzschéenne du corps s’oppose à la conception mécaniste qui domine la science de son temps : le corps n’est pas composé d’atomes en mouvement ; il forme une hiérarchie de volontés de puissances. En même temps, le corps constitue mon moi véritable : l’existence d’un principe intellectuel extérieur au corps est une illusion. Dans la mesure où l’essence du corps est l’essence même du monde, c’est-à-dire la volonté de puissance, et que le corps constitue également le lieu de mon expérience la plus intime, il est l’authentique fil conducteur de la connaissance. Pourtant, le corps ne se révèle pas à lui-même immédiatement : en tant que volonté de puissance, il interprète, c’est-à-dire transforme et falsifie ; et une telle transformation s’opère également au sein de la conscience intime. Aussi, le corps, fil conducteur de la connaissance, est également principe d’erreur. La connaissance, qui n’est pas possible en dehors du corps, ne saurait donc pourtant être gagnée que contre le corps, c’est-à-dire au terme d’un effort ascétique. === Nietzsche’s comprehension of the body is opposed to the mechanistic conception which dominates the science of his time: the body is not composed of atoms in motion; it forms a hierarchy of wills to power. At the same time, the body is my authentic self: the existence of an intellectual principle outside the body is an illusion. Insofar as the essence of the body is the essence of the world, that is to say, the will to power, and the body also is the place of my most intimate experience, it forms the true way to knowledge. However, the body does not reveal itself to itself immediately: As will to power, he interprets, that is to say, transforms and falsifies; and such a transformation also takes place in the inner consciousness. Therefore, the body, only way to knowledge, is also principle of error. Knowledge, which is not possible outside the body, can though be won only against the body, that is to say, as result of an ascetic effort
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