De rebus exterioribus. Recherches sur l’action temporelle des évêques de Rome, de Léon le Grand à Grégoire le Grand (440-604). Sources et approches

Entre le milieu du Ve siècle, plus particulièrement après l’assassinat de Valentinien III (455), et la toute fin du VIe siècle, période de l’établissement temporaire d’un certain équilibre entre les forces byzantines et lombardes, Rome fut le théâtre d’importantes mutations sociales, économiques et...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Moreau, Dominic
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2012
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2012PA040080
Description
Summary:Entre le milieu du Ve siècle, plus particulièrement après l’assassinat de Valentinien III (455), et la toute fin du VIe siècle, période de l’établissement temporaire d’un certain équilibre entre les forces byzantines et lombardes, Rome fut le théâtre d’importantes mutations sociales, économiques et politiques. Dans ce contexte trouble, l’épiscopat apparut progressivement comme la seule institution suffisamment stable pour exécuter plusieurs tâches autrefois inhérentes aux fonctionnaires municipaux et impériaux. Pour ne nommer que quelques exemples, l’évêque romain se retrouva en charge de responsabilités aussi profanes que l’approvisionnement de sa cité, la nomination de certains magistrats ou la négociation de traités et de trêves. Avec plus de 1 520 actes pour la seule période comprise entre Léon le Grand et Grégoire le Grand (440-604), la correspondance pontificale constitue la principale source d’information sur cet aspect relativement mal connu de la fonction épiscopale à Rome. Longtemps boudée, voire ignorée, par les historiens du monde romain civil, une grande partie de ces documents n’a été que peu analysée. Les résultats qui en ressortent sont souvent inédits, surtout lorsque les textes sont mis en perspective. Avant de se concentrer sur l’examen des compétences de l’évêque de Rome dans le domaine temporel, il est toutefois apparu fondamental de consacrer une étude historique complète sur les actes pontificaux antiques, en matière juridico-canonique, diplomatique et, sur certains points précis, philologique. Le présent travail s’attache aussi à proposer des approches de l’histoire socioéconomique et sociopolitique du Siège apostolique, s’intéressant principalement à la conception pontificale des difficultés de l’Antiquité tardive, à l’origine et aux relations sociales des détenteurs de l’épiscopat, à leur rôle dans la vie quotidienne ainsi qu’à l’élément clé de la richesse de leur institution : les patrimonia. === Between the middle of the Vth century, more particularly after the murder of Valentinian III (455), and the very end of the VIth century, the period of the establishment of a temporary balance between the Byzantine and Lombard forces, Rome was the theater of important social, economic and political transformations. In this troubled context, the episcopacy appeared gradually as the only institution which was stable enough to execute several tasks formerly inherent to the municipal and imperial civil servants. To name only a few examples, the Roman bishop found himself in charge of responsibilities so profane as the supply of his city, the appointment of certain magistrates or the negotiation of treaties and truces. With more than 1 520 acts for the only period between Leo the Great and Gregory the Great (440-604), the papal correspondence constitutes the main information source on this not fully known aspect of the episcopal office in Rome. For a long time avoided, even ignored, by the historians of the Roman civil world, a great part of these documents has been little analysed. The findings are often novel, especially when texts are put in perspective. Before concentrating on the examination of the capacities of the bishop of Rome in the temporal field, it seemed fundamental to dedicate a complete historical study on the ancient papal acts, in juridico-canonical, diplomatic and, on some precise points, philological matters. The present work also attempts to propose approaches of the socioeconomical and sociopolitical history of the Apostolic Seat, being mainly interested in the papal conception of the difficulties of Late Antiquity, in the social origin and relationships of the holders of the episcopate, in their role in everyday life as well as in the key element of the wealth of their institution : the patrimonia.