Summary: | Contexte : il est possible qu’une victime subisse de multiples conséquences d’accident de la route,conséquences pouvant retentir durablement sur sa vie. Cependant, peu d’études permettent de connaitre leprofil du blessé grave ainsi que les facteurs prédictifs de son devenir. De plus, il existe peu d'outilsprédictifs servant à prédire les conséquences post-accidentelles. L’objectif de la thèse est de caractériserces conséquences, de chercher les éléments pronostiques de gravité des conséquences un an aprèsl’accident et de donner une évaluation, à partir de données réelles, de la qualité de prédiction del’indicateur de déficience à un an appelé IIS (Injury Impairment Score - un indice de déficience - défini apriori à partir des lésions- et utilisé fréquemment).Méthodes : la thèse est réalisée dans le cadre de la cohorte ESPARR (Étude et Suivi d’une Populationd’Accidentés de la Route dans le Rhône), qui s’appuie sur les données du Registre des accidents de lacirculation du Rhône, et qui inclut 1372 sujets blessés dans des accidents de la route dont 1168 sujets âgésde 16 ans et plus. Parmi ces sujets, 886 adultes ont répondu à un questionnaire de suivi à un an, 616 sujetsont des données complètes et sont classés dans des groupes homogènes en fonction de leur devenir à unan par l'analyse des correspondances multiples et la méthode de classification hiérarchique. L’analyse desfacteurs prédictifs de leur appartenance à un de ces groupes de victimes, mesurés à la date de l'accident, aété effectuée à l’aide de modèles de régressions logistiques multinomiales pondérés. L'évaluation de l'IISsur les données réelles est réalisée en regardant la cohérence entre l'IIS et les différents facteurs mesurés àun an.Résultats : cinq groupes homogènes au niveau des conséquences de l’accident à un an ont été identifiés :le groupe-1 contient 206 sujets, dont une majorité est considérée en bonne récupération ; le groupe-2concerne les sujets ayant uniquement des conséquences physiques ; les groupes 3, 4 et 5 concernent lessujets ayant des conséquences multiples. À part les conséquences physiques en lien avec les sujets dansces groupes, certains plus en lien avec des répercussions sur la vie social (groupe-3), d’autres en lien avecdes difficultés sociales ou environnementales (groupe-4). Le groupe-5 comprend tous les sujets quisouffrent de syndrome post-commotionnel de la population d’étude. Après avoir ajusté sur plusieursvariables recueillies lors de l'accident, notre étude montre que, en plus des facteurs déjà évoqués dans lalittérature (âge, gravité…), le niveau de fragilité socioéconomique et le fait d'avoir un proche blessé dansl'accident sont également des facteurs prédisant le devenir des victimes d’un accident. En ce qui concernel'évaluation de l'IIS sur les données réelles, nous trouvons que le niveau des conséquences prédites par l’IIS ne correspond pas parfaitement à celui observé en réalité à un an quels que soient les facteurs mesurés.Conclusion : un an après l’accident, de nombreuses victimes d'accident de la route, même parmi cellessouffrant de lésions légères, continuent de présenter de multiples problèmes tant sur leur santé physiqueque mentale, sur le plan social ainsi que sur leur environnement. Dans une perspective de réadaptation à lavie quotidienne, ces résultats peuvent être utiles à l’amélioration de la prise en charge des accidentés de laroute. === Background: it is possible that victims can suffer from multiple problems after an accident, and this canbe seen in the people with the most serious consequences. However, few studies allow us to know theprofile and prognostic factors of severity of consequences after the accident in this population of victims.Moreover, there are few tools to predict 1-year post-traumatic sequelae in road crash victims.The thesis aims to determine subgroups of victims with similar outcomes 1 year after the crash andpredictive factors for attribution to these subgroups and validate sequelae prediction by the InjuryImpairment Score (IIS), in comparison with the one year outcomes.Methods: the thesis is a part of the broader ESPARR study based on the Rhône Registry of Road TrafficCasualties. The ESPARR cohort comprised 1,372 subjects, including 1,168 aged 16 years. Among 886adult subjects who responded to a follow-up questionnaire one year later, the main analysis was carriedout on 616 participants, who completed a self-report questionnaire on health, social, emotional andfinancial status 1 year after a crash. The multiple correspondence analysis and hierarchical clusteringmethod was implemented to produce homogeneous road-crash victim subgroups according to differencesin outcome. Baseline (time of accident) predictive factors for subgroup attribution were analysed onweighted multinomial logistic regression models. We used outcomes data at 1-year follow-up of roadinjury to validate the ability of IIS to predict sequelae.Results: five different victim groups were identified in terms of consequences one year after the crash:one group (206 subjects, 33.4%) presented few problems, one group with essentially physical sequelae,one group with essentially physical and social problems, and two groups presented many problems (oneincluded more victims with psychological problem and less environment problem). As well as the knownprognostic factors of age, initial injury severity and lesion type, socioeconomic fragility and the fact of arelative being involved in the accident emerged as being predictive of poor outcome one year later. IIS, inthis injured population, failed to predict sequelae one year later as measured by real data.Conclusion: one year after a road accident, victims may still experience multiple problems in terms notonly of physical health but also of mental health, social life and environment. Poor outcome may bepredicted both from accident-related factors and from victims' socioeconomic fragility. These findings areuseful in guiding prevention in terms not only of recovery of health status but also of recovery of sociallife in the best possible environment.
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