Summary: | Si la proportion d'adultes analphabètes dans les pays d'Afrique subsaharienne a décliné entre 1985 et 2008, le nombre d’individus analphabètes a en réalité augmenté au cours de cette période. C'est dans ce contexte que depuis avril 2000, la communauté internationale poursuit les objectifs du processus Education Pour Tous, dont l’un vise, d’ici à 2015, à améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes. Cette thèse a pour objectif d’analyser dans quelle mesure la scolarisation primaire et les programmes d’alphabétisation, deux processus sur lesquels la politique éducative peut intervenir, permettent aux individus des pays d’Afrique subsaharienne d’acquérir des compétences de base en lecture. Dans la grande majorité des pays africains, les analyses, menées sur la base d’enquêtes de ménages, montrent qu’il ne suffit pas d’être allé à l’école jusqu’à la fin du cycle primaire pour savoir lire une fois adulte et qu’il est primordial d’avoir bénéficié d’une certaine qualité de l’éducation. De plus, pour un même temps d’enseignement, le degré d’alphabétisme des individus est très différent selon les pays, indiquant donc de fortes disparités en termes de qualité de l’éducation. Ces disparités ne s’expliquent pas par des niveaux différents de ressources allouées aux systèmes éducatifs, mais paraissent plutôt liées à des différences liées d’une part, au temps d’enseignement dont ont bénéficié les individus, et d’autre part, à l’organisation du contexte scolaire à l’intérieur de ce temps. Si la scolarisation primaire ne suffit pas, dans son fonctionnement actuel, à assurer un savoir lire durable aux individus, cela implique un rôle significatif des activités d’alphabétisation. Il ressort des analyses des enquêtes de ménages que la participation à des programmes d’alphabétisation reste en moyenne assez limitée en Afrique subsaharienne. De plus, il existe une très forte variabilité entre les pays, des impacts des activités d’alphabétisation sur le savoir lire des individus. Ceci s’explique sans doute par la grande diversité des programmes d’alphabétisation mis en œuvre. Cette diversité, à laquelle s’ajoute la quasi-absence de véritable politique nationale de développement de l’alphabétisation, rend très difficile l’identification des modalités efficientes d’organisation des activités d’alphabétisation. === Despite the proportion of illiterate people in sub-Saharan Africa having declined between 1985 and 2008, the number of illiterates has actually increased during the period. It is within this context, that since April 2000, the international community has been committed to six Education for All goals. One of these goals is to achieve a 50 per cent improvement in adult literacy levels by 2015. This thesis aims to analyse how primary education and literacy programs (two processes on which educational policy can intervene) enable the populations of sub-Saharan Africa to acquire basic reading skills. In the vast majority of African countries, the analysis based on household surveys shows that schooling to the end of the primary cycle is not sufficient to enable literacy as an adult, and the former also show that it is critical to have had education of some quality. Furthermore, the individual literacy levels can be very different from one country to another, even with the same teaching time. This shows significant disparities in terms of educational quality. These disparities cannot be explained by differences in the levels of resources allocated to educational systems. The former would rather appear to be related to differences on the one hand, in the teaching time received by individuals, and on the other, to how the school is organized within this time. If primary education, as it currently operates, is not enough to ensure sustainable literacy for individuals, thus this implies that literacy activities play a significant role. The analysis of household surveys shows that participation in literacy programs is, on average, quite limited in SSA. In addition, there is high variability between countries in terms of the impacts of literacy activities on reading skills. This is probably due to the wide variety of the literacy programs that are implemented. This diversity, combined with no real national policy on the development of literacy, makes it very difficult to identify possible efficient ways of organizing literacy activities.
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