Summary: | L’Art a toujours consacré une grande part à l’image du féminin. Que cela soit dans l’iconographie gréco-romaine ou judéo-chrétienne, ses multiples représentations sont synonymes de confusion et d’ambivalence. La femme et l’image ont en commun de susciter méfiance et fascination. C’est au travers de l’étude approfondie de quelques figures clefs de l’histoire de l’art, que nous vous proposons une relecture post-féministe des diverses facettes du féminin, prises dans la dyade sacré/profane. Mythes et croyances donnèrent naissance à un métissage pagano-chrétien qui fit émerger un Eternel Féminin inébranlable encore très prégnant dans l’art actuel. Tantôt dans la foi de l’image, tantôt dans sa condamnation, ainsi se résume l’insoluble combat entre l’humain et le divin. La Femme restera à jamais l’élément trouble associé au paraître et à la beauté. Dans nos recherches nous avons constaté que la femme et la peinture sont en parfaite adéquation. Elles sont indissociables car iconoclasme et misogynie vont souvent de pair. Peu à peu, le corps remplacera la toile et le fard, la peinture pour les artistes transgenres. Dans d’étranges (queer) parodies entre exhibition et chamanisme, ils réinventeront leur devenir-féminin. La surface de l’œuvre devient alors le miroir où se reflète cet Autre, alter ego tant recherché. La pensée féministe se met en marche au travers des révolutions des genres et des sexes. Ainsi, c’est entre Pygmalion et Narcisse que les artistes des XXéme et XXIéme siècles, nous offrent, entre mascarade et mélancolie, la vision d’un idéal sans original. Enfin, nous revenons sur l’art des femmes. Leurs pratiques sont souvent borderline, partagées entre violence, humour et Charis dans leur quête d’un sacré hors religion. Elles offrent un devenir-pandorien de l’art pour briser à jamais le désormais trop célèbre : « Sois belle et tais toi! » === A large percentage of art has always been devoted to the images of the feminine. In Greco-Roman as well as in Judeo-Christian iconography, these multiple representations are synonymous with confusion and ambivalence. The common link between woman and her image is the ability to arouse distrust and fascination. By means of an in-depth study of some key figures from the history of art, we hereby put forward a post-feminist review of the diverse facets of the feminine, viewed under the sacred/secular dyad. Myths and faiths gave rise to a pagan-Christian hybrid, bringing forth a constant “Eternal Feminine” that is still firmly rooted in contemporary art. It is sometimes the faith of the image, sometimes its condemnation, that encapsulates the unresolvable fight between the human and the divine. Woman will remain forever the obscure element that is associated with appearance and beauty. In the course of our research, we ascertained that woman and painting are in perfect harmony; they are inseparable because iconoclasm and misogyny often go hand in hand. Step by step, the body will replaces the canvas and the make-up, the painting of transgender artists. In queer parodies between exhibition and shamanism, they reinvent their transformation into the feminine. The surface of the work becomes a mirror that reflects this Other, the alter ego, so longed for. Feminist thinking is set in motion through the revolutions of genders. Artists of the 20th and 21st centuries offer us a vision of an ideal without an original, a new Pygmalion or Narcissus, somewhere between masquerade and melancholy. Finally, we return to the art of the women. Divided between violence, humour and charis, their methods are often borderline, in their quest for the sacred that is beyond religion. They offer to evolve into “pandorien” art to shatter for ever the henceforth overly famous idea: «be beautiful and remain silent! »
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