Summary: | Cette thèse résulte du suivi, pendant deux ans, de jeunes de 16 à 25 ans, scolarisés lors du premier entretien dans des établissements « traditionnels » ou « alternatifs ».La première partie présente des parcours scolaires et s’attarde sur le lien entre parcours scolaire non conforme et délinquance. Au moyen d’un suivi longitudinal qualitatif des « décrocheurs » en temps réel, la recherche s’intéresse particulièrement aux « invisibles », ceux qui décrochent sans faire de bruit et n’inquiètent personne, parfois à juste titre car ils ont des projets hors l’école. Afin de dissocier décrochage et délinquance, des parcours de jeunes délinquants qui n’ont pas décroché de leur établissement scolaire, et inversement des parcours de décrocheurs non délinquants, sont analysés. Une seconde partie présente le contrôle social et la production des normes selon les établissements. L’étude vise à mettre en évidence ce qui, dans l’encadrement, les règlements intérieurs, les sanctions, l’organisation de la discipline et la surveillance distingue les écoles les unes des autres et conclut sur le fait que, si un établissement construit ses normes, ces dernières sont aussi la production des élèves qui le composent. Ces normes influencent les trajectoires des élèves. La recherche montre également que les ségrégations internes produites par les établissements ont plus d’effets sur les élèves que les ségrégations externes, subies par les établissements.La conclusion remet en perspective ces résultats à l’aune des évolutions politiques et démographiques actuelles : l’effet-établissement est appelé à être plus influent à l’avenir, avec la poursuite des politiques d’autonomisation des lycées. === For this research I interviewed students aged 16 to 25 years in traditional and alternative educational establishments over the course of two years. The first section describes further education and considers the link between leaving school and delinquency. Having followed the "dropouts" in real time, the research aims to understand them qualitatively and pays particular attention to “the invisibles" who drop out quietly without generating concern, sometimes rightly so because their interests lie outside of school. Since being a “bad student” is often linked to being a “delinquent”, I describe the schooling of “good students” who have committed offences and vice versa. The second part studies different schools and their respective social controls and 'behavourial norms'. The effect of being in one school or another is still minimal but will grow with new policies that are increasing the autonomy of schools. This study aims to highlight what distinguishes one school from another in terms of management, internal rules, sanctions and the organization of discipline and supervision. It concludes that where a school creates norms and standards, these are also the creations of the students themselves and they impact on students' careers. The other major institutional effect is related to the internal segregation it produces, beyond external segregation. Finally the conclusion looks at the results in the context of the evolving political and demographic landscape and suggests further areas of research.
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