Inhumation et baraka : La tombe du saint dans la ville de l’Occident musulman au Moyen-Âge (XIIe-XVe siècle)

Depuis les premières publications d’époque coloniale, qui s’attachaient surtout à en démontrer le caractère folklorique et endémique, le culte des saints au Maghreb a fait l’objet de nombreuses études portant tant sur son origine que sur son évolution diachronique. La première phase de son développe...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Tuil, Bulle
Other Authors: Paris 4
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2011PA040277
Description
Summary:Depuis les premières publications d’époque coloniale, qui s’attachaient surtout à en démontrer le caractère folklorique et endémique, le culte des saints au Maghreb a fait l’objet de nombreuses études portant tant sur son origine que sur son évolution diachronique. La première phase de son développement qui va du XIIe au XVe siècle est bien connue. Toutefois, cette dévotion s’attache avant tout aux tombes des figures révérées qui n’ont fait l’objet d’aucune étude portant spécifiquement sur leur matérialité. Cette recherche se propose donc de restituer les étapes de construction de pôles de dévotion autour de ces sépultures saintes dont le paroxysme est atteint au XIVe siècle. Elle s’inscrit dans unedémarche d’archéologie du disparu, et s’attache donc à l’analyse des sources écrites pour tenter d’approcher une réalité physique inaccessible autrement.La première approche est formelle. Il s’agit de comprendre quels sont les aménagements opérés sur les tombes de saints et pour quels usages, dans une démarche chronologique. La formation des sanctuaires est ensuite envisagée dans son contexte social, avant de considérer la façon dont ces tombes s’inscrivent dans un espace donné, et participent même d’une écriture symbolique du territoire de la ville.La mise en place de ces pôles de dévotions funéraires n’est cependant pas un phénomène isolé, puisqu’il peut être constaté à l’échelle du dār al-islām. Le Maghreb s’inscrit donc pleinement dans l’histoire de l’architecture religieuse médiévale du monde musulman. === Since the fi rst publications dated from colonial times, which mostly sought to show its folk and endemic character,the cult of saints in North Africa has been the subject of numerous studies both dealing with its origins as itsdiachronic evolution. The fi rst stage of development that goes from the twelfth to the fi fteenth century is well known.However, this worship is committed to the graves of revered fi gures and there have been no studies specifi cally focusingon their materiality. This research then intends to reconstruct the building stages of real poles of devotion around theholy tombs whose climax is reached during the fourteenth century. This approach is in line with archaeology of the lost,and therefore focuses on the analysis of written sources in order to approach a physical reality, otherwise unattainable.The fi rst step is formal. The point is to understand what is erected over the tombs of the saints and for whatpurposes, in a chronological way. The constitution of shrines is subsequently considered in its social context, beforeanalysing how these burials inscribe themselves in a given space, and even participate in a symbolic writing of the city’sterritory.The set up of these funerary poles of devotion is not an isolated phenomenon, since it can be seen across the dāral-Islām. The Maghreb is therefore fully inscribed in the history of medieval religious architecture of the Muslim world.