L'attitude de washington face à l'euro-communisme en france et en italie 1974-1981

Principalement représentée par les partis communistes italien et français, quoiqu'à des degrés divers, la mouvance eurocommuniste entendait mettre en œuvre un socialisme compatible avec le système politique occidental. Cette volonté se traduisait par un engagement en faveur des libertés et du p...

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Bibliographic Details
Main Author: Heurtebize, Frédéric
Other Authors: Paris 3
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2011PA030129
Description
Summary:Principalement représentée par les partis communistes italien et français, quoiqu'à des degrés divers, la mouvance eurocommuniste entendait mettre en œuvre un socialisme compatible avec le système politique occidental. Cette volonté se traduisait par un engagement en faveur des libertés et du pluralisme politique, par une prise de distance avec le modèle soviétique et par la volonté de former des alliances. En 1972, en France, socialistes et communistes scellent l’Union de la gauche tandis qu’en Italie, en 1973, le PC appelle à un compromis historique avec la Démocratie chrétienne. Quoique différente à maints égards, la situation dans les deux pays fait renaître outre-Atlantique une crainte qu’on croyait écartée : l’arrivée au pouvoir de PC en Europe de l’Ouest. Cette étude s’attache à examiner l’attitude des États-Unis – notamment l’exécutif et son appareil diplomatique – face à cette menace. La période à l’étude (1974-81) couvre l’émergence, l’apogée et le déclin de l’eurocommunisme et correspond aux présidences Ford (1974-77) et Carter (1977-81). Cette thèse se fonde principalement sur l’examen des archives américaines (présidence, département d’État et CIA) ainsi que sur de nombreux entretiens. L’administration Ford, et Henry Kissinger en particulier, se montra plus inquiète que l’administration Carter. Par ailleurs, quels que furent les dirigeants au pouvoir, la situation italienne suscita plus de craintes que la situation française, à tel point que, sous Carter, le Parti socialiste jouit d’un capital de sympathie élevé au sein de l’administration. Cette étude souligne aussi des différences significatives d’appréciations entre l’exécutif, d’un côté, et les ambassades, les différents services d’analyse et de renseignement américains de l’autre. Pour ces derniers, la participation de ministres communistes dans des gouvernements d’Europe occidentale eût certes causé de réelles difficultés, mais des difficultés surmontables. === Eurocommunism refers to a trend among West European communist parties that aimed at promoting a communism compatible with Western-style democracy. It entailed embracing democratic "bourgeois" values, criticizing the Soviet model and fostering political coalitions with long-despised parties. French communists and socialists thus formed the Union of the Left in 1972 while the Italian CP called for a "historic compromise" with the Christian Democrats one year later. The period under study (1974-81) spans the birth, climax and decline of that trend but also the presidencies of Gerald Ford (1974-77) and Jimmy Carter (1977-81).Though different in many respects, the political situation in both countries – however sincere, or not, those CPs were in Washington’s view – exacerbated one long-gone fear: the coming to power of communists in Western Europe. This dissertation examines how the US – mainly the White House and its diplomatic and intelligence bureaucracy – regarded that threat. It draws substantially from American archival material (White House, State Department and CIA) and from numerous interviews with former actors and witnesses of that period. This dissertation argues that the Ford administration, whose diplomacy was led by Henry Kissinger, was more concerned about Eurocommunism than the Carter administration. It also argues that the Italian situation caused more concern than the French situation, so much so that members of the Carter team had sympathies for the French socialists. Finally, this study reveals significant differences in judgment – between, on the one hand, the executive branch, and, on the other hand, the embassies and the analytical and intelligence services – as to how threatening Eurocommunism was to American and Western interests. Throughout the decade, overall, the latter proved more relaxed than American leaders about the possible consequences of the CPs’ coming to power.