Arrachement et rattachement à l’islam : un processus « d’expérimentation » des étudiantes de Bordeaux et d’ailleurs descendantes de migrants originaires du Maghreb

Qu’est-ce qui se négocie, s’invente, ou se noue, dans les trames de l’histoire intergénérationnelle, à travers le processus d’arrachement et de rattachement à l’islam des étudiantes descendantes de migrants originaires du Maghreb ? S’y dessine une dialectique de l’arrachement et du rattachement qui...

Full description

Bibliographic Details
Main Author: Hanafi, Rania
Other Authors: Bordeaux 2
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
Online Access:http://www.theses.fr/2011BOR21892
Description
Summary:Qu’est-ce qui se négocie, s’invente, ou se noue, dans les trames de l’histoire intergénérationnelle, à travers le processus d’arrachement et de rattachement à l’islam des étudiantes descendantes de migrants originaires du Maghreb ? S’y dessine une dialectique de l’arrachement et du rattachement qui donne sens et forme aux recompositions religieuses opérées par les filles en même temps qu’à leur rapport complexe à la société française, où se projette leur volonté affirmée d’exister comme sujet féminin autonome. Inhérent à la dynamique du processus d’expérimentation de la jeunesse, révélateur des tensions, des doutes et des contradictions, la conflictualité qui hérisse cette quête d’autonomie la signale comme un marqueur de rupture identitaire qui modifie en profondeur les relations intergénérationnelles. Ce processus, à la fois cohérent dans son unité et scandé par de grandes ruptures, se déroule dans une trajectoire en quatre phases traversées par une même dialectique de l’arrachement et du rattachement :1/ le temps du questionnement identitaire, temps de la déstabilisation de l’identité individuelle et du rejet des marqueurs ethniques ; 2/ le temps « de l’adolescence », temps des choix et de la rappropriation de l’origine ; 3/ le temps « exploratoire » des possibles religieux, temps de l’affranchissement de la transmission patriarcale et de la libre enquête autodidactique ; 4/ le temps de la « militance », temps de l’invention d’une islamité féminine originale des « soeurs ». In fine, se pose la question de la possibilité d’une émancipation féminine structurée par l’engagement religieux auprès des 31 étudiantes de Bordeaux et d’ailleurs. === What sort of bargaining or devising attitude or even deciding point is to be found in the yarns of the weft of their personal history down through generations when young female students descendants of Maghreb migrant families choose to experiment islam ? So “entry” into religion cannot be regarded as a sudden occurrence. It is an intense dialectical process, of painful separations followed by renewed ties which gives meaning to even shapes identity reconstruction of these young women. Simultaneously, the dialectic also clarifies the complex relationships which the latter have with French society. Here there is no change in religion rather a conversional process marked by an « entrance » in an Islamic religious time and space which is not obvious for them. It is a Muslim religious belonging which the girls choose, as opposed to their family heritage and in the feminist vision of the integration model like “Frenchies”. The typical ideal path of French female students’ process to Islam goes through four analytic phases and ultimately raises the issue of a possible emancipation of women structured by religious commitment. The different phases of a religious trajectory examined in our study are as follows: the first phase is one of questioning identity, destabilization of individual identity and rejection of ethnic markers. The second is the phase of adolescence. The third is the exploratory phase of religious possibilities. Finally, the fourth and last phase is a time for religious activism (University/halqa/mosque). Thus, the quest for emancipated behavior, part of a process of modernity, occurs through their religious experiment. among 31 students in Bordeaux, Grenoble and Marseilles.