De la fusion à la tradition : les deux pensées micheletiennes de l'histoire de l' "Introduction à l'histoire universelle" à la "Bible de l'humanité"

Dans l'Introduction à l'histoire universelle (1831) et dans la Bible de l'humanité (1864), Michelet a l'ambition de comprendre la dynamique de l'histoire humaine dans sa totalité. Ces deux oeuvres constituent-elles les expressions diverses d'une seule et même pensée, au...

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Bibliographic Details
Main Author: Aramini, Aurélien
Other Authors: Besançon
Language:fr
Published: 2011
Subjects:
194
Online Access:http://www.theses.fr/2011BESA1037
Description
Summary:Dans l'Introduction à l'histoire universelle (1831) et dans la Bible de l'humanité (1864), Michelet a l'ambition de comprendre la dynamique de l'histoire humaine dans sa totalité. Ces deux oeuvres constituent-elles les expressions diverses d'une seule et même pensée, auquel cas il serait légitime de parler d'une philosophie micheletienne de l'histoire ? Élaborée dans le contexte de la Restauration où écriture de l'histoire, philosophie et politique se mêlent intimement, l'histoire universelle de 1831 est une mise en série chronologique et téléologique de peuples types qui inventent les institutions réalisant progressivement une fusion des idées et des races afin de libérer l'humanité de la fatalité. Cette philosophie de l'histoire au sens strict va être progressivement infléchie puis reniée pour céder la place à une autre pensée de l'histoire. Inscrivant la Révolution française dans la tradition des peuples issus des Aryâs opposée à celle des Sémites, la Bible de l'humanité résulte, d'une part, de la faillite des concepts de 1831 mis à l'épreuve de l'histoire politique et de l'écriture de l'histoire et, d'autre part, de l'attraction exercée par le modèle migratoire des peuples élaboré par les linguistes aryanistes. Dans une triple perspective philosophique, historique et politique, s'opèrent progressivement une dichotomie de l'histoire, sa renaturalisation et une héroïsation de l'historien. Ainsi le spectateur serein du parcours de l'humanité vers la liberté dans l'égalité des droits à l'aube de la monarchie de Juillet cherche-t-il, en 1864, à inscrire activement dans l'histoire un nouveau credo – puisé dans la tradition indo-française – pour une fraternité à venir. === In the Introduction to Universal History (1831) and in the Bible of Humanity (1864), Michelet's aim is to understand the dynamic of human history in its totality. Do these two works constitute the various aspects of a unified philosophy, in which case it would be legitimate to speak of a Micheletian philosophy of history? Developed in the context of the Restoration in which historical, philosophical and political texts are very closely related, the Universal History of 1831 is a chronological and teleological order of national types which gives rise to institutions that increasingly fuse concepts and races in order to free humanity from its fate. This philosophy of history in its strictest sense is progressively revised and negated to give way to new historical thought. Locating the French Revolution in the tradition of people of Aryan descent as opposed to that of the Semites, the Bible of Humanity results on the one hand from the weakness of the 1831 concepts when tested against political history and historical writing and, on the other hand, from the attraction exerted by the migratory model of tribes as set out by linguists. In a threefold philosophical, historical and political perspective, a progressive dichotomy develops between the ‘‘renaturalization'' of history and the ‘‘heroization” of the historian. Thus did the serene witness of humanity's progress towards liberty in the equality of rights at the dawn of the July monarchy in 1864 seek to inscribe in history a new credo – drawn from the Indo-French tradition – for a future brotherhood of man.