Summary: | Alors que le tourisme urbain est aujourd'hui est un phénomène dont les dynamiques sont largement étudiées et que ses flux sont considérables dans certaines destinations, on sait paradoxalement assez peu de choses sur ce que font précisément les touristes dans les métropoles. Même dans une ville mondialement médiatisée comme Paris, les pratiques urbaines et les combinaisons d'activités des touristes dans le temps et l'espace sont peu connues. Cette recherche, qui se base sur une méthodologie qualitative d'entretiens semi-directifs avec des touristes étrangers, est conduite en deux temps. Le premier temps pose le projet de voyage qui guide les touristes comme cadre d'analyse de leurs pratiques urbaines. Deux types de projets touristiques sont analysés, différenciés selon les relations qu'ils entretiennent avec les pratiques dominantes et les médiations de la sphère du tourisme dans la métropole parisienne (le tourisme autonome et économe du backpacking versus le tourisme encadré et organisé d'un tour-opérateur). Le second temps confronte cette analyse à la force de l'empirie. Trois enseignements généraux sont tirés : d'abord, les configurations de voyage a priori différentes résistent mal aux polarisations symboliques et spatiales de l'espace parisien ; ensuite, la durée et/ou le nombre de voyage participent à spécialiser les pratiques de la ville ; enfin, c'est le rôle des mobilités « adhérentes » et des espaces publics comme opérateurs d'urbanité et agents actifs de la découverte du territoire visité === Although the dynamics of the urban tourism phenomenon are widely studied and tourism flows toward certain destinations are considerable, we paradoxically know rather little about what precisely tourists do in cities. Even in a city like Paris which receives much media coverage worldwide, tourists' urban practices and the ways in which they combine activities in time and space are not well known. This research is based on qualitative methods employing semi-structured interviews with foreign tourists, and was conducted in two phases. In the first phase, tourists' travel plans are used as an analytical framework for urban practices. We distinguish between two types of touristic plans according to the relationships they maintain with the tourism sector's dominant practices and mediators, as well as those of the Paris metropolis itself. Specifically, autonomous and thrifty backpacking practices are contrasted with organized tourism managed by tour-operators. In a second phase, this analysis is confronted with more rigorous empiricism. First we demonstrate that these supposedly different travel configurations cannot resist the symbolic and spatial polarization Paris itself. Next, we stress the importance of the duration and/or number of trips in the specialization of urban practices. Finally, we highlight the active role of pedestrian mobility and of public space in the discovery of the city
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